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Astérix: début du procès d'Albert Uderzo contre sa fille

La justice a rejeté la plainte de la fille d'Uderzo poiur "abus de faiblesse"

La justice a rejeté la plainte de la fille d'Uderzo poiur "abus de faiblesse" - -

Le tribunal correctionnel de Nanterre examine mardi 3 juin la plainte déposée par le créateur d'Astérix contre sa fille et son gendre pour "violences psychologiques".

La justice examine mardi 3 juin la plainte déposée par le dessinateur d'Astérix, Albert Uderzo, contre sa fille et son gendre pour "violences psychologiques", ce qui constitue un nouvel épisode dans le conflit familial à propos d'un empire financier de dizaines de millions d'euros.

Albert Uderzo, 87 ans, devrait assister à l'audience devant la XVIIIe chambre du tribunal correctionnel de Nanterre, selon son entourage. Sylvie Uderzo, fille unique du dessinateur, et son époux Bernard de Choisy seront également présents.

Violences psychologiques

Les débats s'annoncent tendus. "Le face à face va être intéressant. Cela fait longtemps qu'Albert et Sylvie ne correspondent plus que par avocats interposés", dit une source proche du dossier.

Le père du célèbre Gaulois et son épouse Ada avaient annoncé fin 2013 qu'ils portaient plainte pour "violences psychologiques". Ils reprochent à leur fille et à son mari d'intenter une multitude de "procédures judiciaires qui ne reposent sur aucun fondement". Ces actes "ont pour unique objet de porter atteinte à notre intégrité psychologique et de hâter notre affaiblissement", avait ajouté le dessinateur, les accusant de vouloir "mettre la main" sur la très rentable saga Astérix.

Nicolas Huc-Morel, avocat de Sylvie Uderzo, se dit "parfaitement serein". "Toutes les procédures engagées par ma cliente ont été exclusivement destinées à protéger ses parents", affirme-t-il.

Abus de faiblesse

La discorde éclate en 2007 lorsque Sylvie et son époux sont remerciés par les éditions Albert René, en charge des albums d'Astérix conçus après le décès de René Goscinny en 1977. L'année suivante, la société est cédée à Hachette Livre, mais la fille s'oppose à la transaction, ne comprenant pas que son père autorise l'éditeur du groupe Lagardère à poursuivre les aventures du Gaulois après sa mort.

En 2011, elle cède finalement ses parts à Hachette pour environ 13 millions d'euros, d'après des sources concordantes. Mais, la hache de guerre est loin d'être enterrée. Elle dépose plainte quelques mois plus tard pour "abus de faiblesse", estimant qu'"un entourage toxique" , "des corbeaux", gravitent autour d'Albert Uderzo pour tenter d'accaparer sa fortune.

Mais une ordonnance de non-lieu a été rendue en décembre dans le dossier "abus de faiblesse" concernant Albert Uderzo. Les juges d'instruction ont mis en avant "l'énergie étonnante", "la grande vivacité intellectuelle" et "la mémoire intacte" du dessinateur.

Sylvie Uderzo a immédiatement fait appel. "On a le droit d'être manipulé et d'être manipulable par des hommes en costume-cravate" même si l'on est pas sénile, estimait-elle. L'appel sera examiné vendredi, cette fois à Versailles.

"Nous allons demander un supplément d'information dans ce volet de l'affaire. On sait aujourd'hui que l'expert comptable d'Albert Uderzo a menti", dit Me Huc-Morel. Sylvie a déposé plainte en septembre pour "faux témoignage" contre cet homme, énième rebondissement de cette saga judiciaire.

L'enjeu est de taille car le petit Gaulois est assis sur un tas d'or. Astérix est la BD française la plus vendue (plus de 352 millions d'albums) et la plus traduite (111 langues et dialectes) au monde.

Le dernier album d'Asterix, le premier sans Uderzo, est sorti le 24 octobre dans 15 pays et 23 langues. En deux mois, il s'est hissé en tête des meilleures ventes de livres en 2013.

J. H. avec AFP