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Attractivité : il faut favoriser l'investissement d'où qu'il vienne

Ministère des l'Economie et des Finances

Ministère des l'Economie et des Finances - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

François Hollande réunit ce lundi le premier conseil de l'attractivité. Certains éléments permettent d'attester d'une perte de l'attractivité française. Cela est dû à l’évolution économique et fiscale du pays. Mais l’enjeu ne se limite pas aux investissements étrangers.

Il y a une baisse de l

On peut mesurer la baisse de l’attractivité d’un territoire au fait que le montant des investissements étrangers s’y réduit. C’est le cas en France. Toutefois, il faut nuancer cette assertion. En effet, ce qui se réduit fortement, c’est l’investissement américain. Cela traduit un état d’esprit nouveau des Américains à notre égard qu’illustrent les propos de Maurice Taylor, le PDG de Titan qui s’amuse à polémiquer avec Arnaud Montebourg. Que nous disent ces propos ? Qu’un dirigeant américain parle en ce qui concerne les problèmes de la France des « barjots du syndicat communiste ». Cela signifie que, vu de l’extérieur, la France refuse les évolutions et se crispe dans un repli protectionniste qu’incarnent non seulement la CGT mais Arnaud Montebourg ou encore les partisans de la sortie de l’euro.

Par ailleurs, on assiste à une mutation des investissements étrangers qui sont de plus en plus des investissements de portefeuille et de moins en moins des investissements physiques. Cela traduit la mutation de l’économie française qui est de moins en moins industrielle et de plus en plus une économie de service. GM quitte la France mais Google s’y installe

Pourquoi cette baisse de l'attractivité est-elle un problème ?

Parce que les entreprises étrangères en France représentent 2 millions d’emplois. Mais au risque de paraître paradoxal, je dirais que la France, qui vieillit, ne devrait pas être une terre d’accueil d’investissements étrangers mais une terre d’exportation de son épargne. Le discours sur la compétitivité, le "colbertisme participatif" de Montebourg, la défense sans nuance de l’attractivité relèvent d’une vision économique mercantiliste à mon avis dépassée. Un pays a besoin d’investissements, indépendamment de leur nationalité. La première priorité devrait être de cesser de décourager les Français d’investir en France. D’autant qu’il y a une différence que l’on ne souligne pas assez entre les investissements nationaux et les investissements étrangers. Tout investissement réclame rémunération et, dans le cas d’un investissement étranger, cette rémunération finit par quitter le territoire : les apports extérieurs d’aujourd’hui sont les sorties de revenu de demain. Accepter cette ponction future a du sens pour les pays qui sont en retard sur le plan technologique et utilisent les investisseurs étrangers comme source de progrès technique. En France nous n’en sommes pas là.

Comment rendre l'économie française à nouveau attractive ?

Ce qu’il faut d’abord, c’est redonner aux investisseurs français les moyens d’investir. Au lieu de multiplier les comités « Théodule », les réunions, les palabres, les déclarations enflammées, nos dirigeants feraient mieux de s’attaquer à notre vrai problème, dont la résolution en résoudra bien d’autres, qui est l’excès de nos dépenses publiques. Cela permettra de réduire les impôts et c’est cela qui rend un territoire attractif.

La rédaction