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Auchan, Amazon, Fnac, Uber... Les gagnants et les perdants de l'e-commerce pendant le confinement

Pendant le confinement, Amazon a perdu des parts de marché

Pendant le confinement, Amazon a perdu des parts de marché - Pixabay

Le dernier baromètre consacré au e-commerce réalisé par Foxintelligence souligne les disparités importantes entre les différents groupes de distribution depuis le début du confinement.

Si les commerces physiques subissent de plein fouet, depuis le 17 mars, les répercussions financières liées au confinement, les acteurs du e-commerce ont, pour certains, vu leurs ventes exploser. C'est ce qui ressort du dernier baromètre* hebdomadaire élaboré par Foxintelligence et publié ce jeudi. Ces données concernent la semaine 7 du confinement (du 27 avril au 3 mai) par rapport à la semaine du 2 au 8 mars. 

Fnac Darty en difficulté

Dans son dernier baromètre, ce spécialiste de l'analyse des données de consommation explique que les groupes ayant mis en place du "click and collect" - et notamment ceux qui disposent des moyens logistiques et humains suffisants - ont réussi à tirer leur épingle du jeu durant cette période.

C'est le cas des groupes de distribution liés à la famille Mulliez, qui contrôle des enseignes comme Auchan, Décathlon, Boulanger et Leroy Merlin. Avant le confinement, le "click and collect" (le fait d'acheter en ligne et de venir, ensuite, récupérer son achat en magasin) de ces enseignes représentait 15% de parts de marché (en volumes de commandes). Désormais ce taux atteint 60%.

Mais d'autres acteurs s'en sortent beaucoup moins bien. Le groupe Fnac-Darty a, par exemple, vu ses ventes en "click and collect" passer de 30% de parts de marché à seulement 1% la semaine dernière. Les autres acteurs pèsent désormais 38% du marché, contre 52% avant le confinement. 

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Amazon toujours grand perdant

Du côté des places de marché, les disparités sont également marquées. En France, Amazon reste le grand perdant des dernières semaines. Certes, sur une semaine, et alors que ses entrepôts sont fermés, sa part de marché dans le commerce non alimentaire (en valeur) progresse et passe de 24% à 25%. Mais avant le confinement, le géant américain pesait 39% du marché. 

Or en parallèle, le marché de l'e-commerce non alimentaire dans sa globalité a progressé de près de 30% depuis le début du confinement. 

Par ailleurs, la chaîne logistique est soumise à rude épreuve et les délais de livraison ne cessent de s'allonger. La part des produits livrés en moins de 5 jours tombe à seulement 13%, contre 73% avant le confinement. Inversement, les produits livrés en plus de 10 jours représentent 57% des livraisons, contre à peine 15% la semaine du 9 mars. 

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On notera aussi que, même si l'activité du e-commerce alimentaire a tendance à ralentir semaine après semaine, elle reste 20% supérieure à la période pré-confinement. 

Sur le drive en particulier, c'est toujours Leclerc qui se taille la part du lion, avec 49% des commandes en France. Viennent ensuite Auchan (13%), Carrefour (11%) et Intermarché (9%).

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Le confinement profite au streaming et aux jeux en ligne

En outre, le baromètre souligne que des secteurs comme le streaming et les jeux en ligne ont vu leur consommation exploser. +158% et +102% respectivement à la 7e semaine de confinement par rapport à la semaine du 2 mars. Les commandes de taxis et de VTC (comme Uber) via les applications ont, elles, chuté de 90% entre ces deux périodes.

*Cette étude a été réalisée par Foxintelligence à partir de la semaine du 2 mars et les semaines suivantes. Les variations ont été calculées en prenant en compte l'indice 1.0 lors de la première semaine et en la comparant aux ventes réalisées la semaine précédente. Sauf mention contraire, ces indices sont basés sur les chiffres d'affaires des différents acteurs et sur la base d'un panel de 500.000 consommateurs digitaux en Europe.

Julie Cohen-Heurton