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Aurélie Filippetti fait un geste envers la musique avant le Midem

La ministre de la culture reprend un projet du gouvernement précédent

La ministre de la culture reprend un projet du gouvernement précédent - -

A la veille de l'ouverture du marché international de la musique, le Midem, le 1er février, la ministre de la Culture relance le projet de Centre national de la musique qu'elle avait enterré en 2012.

Samedi 1er février s'ouvre à Cannes le Midem, le marché international de la musique. Deux jours avant l'événement, Aurélie Filippetti a décidé de faire un geste envers la filière musicale. La ministre de la Culture a remis sur le tapis la création d'un centre national consacré à cette filière.

Pas de chiffrage

"Je souhaite pouvoir relancer [le chantier] sans créer un nouvel établissement public, parce qu'il y a des coûts de structures. Un établissement existe, c'est le Centre national des variétés (CNV) que je souhaite réformer en profondeur pour que sa mission puisse être élargie à la musique, et pour qu'il puisse être le réceptacle du financement dédié à la musique. Il aura une mission renforcée dans le domaine de l'accompagnement à la production musicale", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Toutefois, la ministre a refusé de chiffrer les fonds supplémentaires dont bénéficierait le CNV. "On travaille pour pouvoir avoir un financement d'ampleur du CNV destiné au secteur de la musique, avec la sécurisation de la TST-D [taxe prélevée sur les télécoms et destinée au cinéma], mais aussi avec d'autres modes d'abondement", a-t-elle déclaré.

Projet similaire à celui de Sarkozy

Un projet similaire avait été lancé sous Nicolas Sarkozy: il se basait aussi sur le CNV, et devait aussi être financé par une partie de la TST-D. Seul le nom était différent: il devait s'appeler Centre national de la musique. Ce projet faisait même partie du programme de François Hollande durant sa campagne présidentielle.

Las! Dès son arrivée, Aurélie Filippetti avait enterré ce projet: "nous n’avons pas réellement besoin d’un nouvel établissement public, qui nécessiterait, en plus des ressources existantes, 50 millions d’euros", déclarait-elle au Monde.

Carotte et bâton

Aujourd'hui, la ministre manie à la fois la carotte et le bâton: elle demande simultanément aux producteurs d'être plus généreux avec les artistes dans le partage des revenus tirés d'internet. "Je demande à l'ensemble des parties prenantes d'entrer vite dans une négociation. Je veux qu'ils se mettent d'accord sur les niveaux de rémunération des uns et des autres sur streaming. S'ils ne le font pas, il y aura dans la loi sur la Création un amendement gouvernemental qui fixera les choses sur le principe de la gestion collective. Je leur fixe l'année comme horizon", a-t-elle déclaré.

Elle reprend ainsi une proposition du rapport de Pierre Lescure. Ce dernier ayant été contesté par les producteurs, la ministre a ensuite commandé un rapport spécifique sur ce point à Christian Phéline.

La chute des ventes de disques enrayée

Autre bonne nouvelle: le marché du disque, après dix ans de chute, a enfin augmenté de +1% en 2013, a annoncé, mercredi 29 janvier, le Snep, le syndicat des producteurs. La part du numérique reste stable à 26%. Toutefois, le téléchargement légal connaît un "léger fléchissement" au profit du streaming.

Meilleure vente de l'année, Racine Carrée de Stromae s'est écoulé à 1,1 million d'exemplaires en quatre mois -le meilleur socre depuis dix ans. Random Access Memories de Daft Punk et Subliminal de Maître Gims, respectivement deuxième et troisième meilleures ventes de l'année, se sont tous deux écoulés à plus de 500.000 exemplaires en 2013.

Jamal Henni