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Transports

Autocars: comment la loi Macron a donné un coup de pouce à l'emploi

Emmanuel Macron a été à l'origine de la libéralisation du transport en autocars

Emmanuel Macron a été à l'origine de la libéralisation du transport en autocars - Miguel Medina - AFP

La libéralisation du transport des autocars a permis de créer 1.300 postes en six mois, selon un rapport de France Stratégies à paraître mardi 1er mars. Et les bus affichent des prix meilleurs que ceux du covoiturage et du train.

Ce sont des chiffres qu'Emmanuel Macron pourrait très bien brandir pour démontrer qu'au moins une mesure de la loi qui porte son nom a des effets très concrets. En, effet, selon un rapport de France Stratégie (un organisme de réflexion rattaché à Matignon) à paraître ce mardi 1er mars, la libéralisation du transport d'autocars a créé plus d'un millier de poste en l'espace de six mois.

"Sur la base des données fournies par les compagnies d'autocar, six mois après l'ouverture (à la concurrence) 1.300 emplois directs auraient été créés et environ 1,5 million de passagers transportés", souligne plus précisément France Stratégie.

L'organisme précise que les données ne portent que sur les lignes de plus de 100 km, les autres étant soumises à l'autorisation du régulateur, l'Arafer, en cas de saisine.

Lors d'un premier point d'étape, Bercy avait indiqué qu'en l'espace d'un mois après la publication du décret d'application, 700 postes avaient déjà été créés. Chiffre qui a donc presque doublé, cinq mois après. Le nombre de passagers transportés a, lui, été multiplié par six, puisque Bercy faisait état de 250.000 voyageurs en septembre dernier.

Un réseau qui se déploie trop vite

Concernant le réseau, "734 paires de villes" de métropole bénéficient au total d'une desserte directe, c'est-à-dire sans changement d'autocar, en dehors des liaisons d'initiative publique, explique France Stratégie.

Ce qui fait dire aux auteurs du rapport que le réseau "se développe à un rythme rapide et comparable à ce qui a été observé en Allemagne après la libéralisation" de janvier 2013. En France, le secteur compte actuellement sept acteurs principaux. Il est dominé par quatre acteurs dont deux centrés sur le territoire métropolitain (l'allemand FlixBus et Isilines, filiale de Transdev), qui desservent chacun plus de 35% des paires de villes.

Les deux autres desservent à la fois la France et l'étranger (Alsa, compagnie espagnole, et Eurolines, filiale de Transdev). Ils couvrent environ 30% des paires de villes. Deux autres acteurs (Ouibus, filiale de la SNCF, et Starshipper, association de PME françaises) desservent chacun un peu plus de 10% des paires de villes. Le britannique Megabus occupe lui une position plus en retrait (8% des paires de villes).

Moins chers que le train et le covoiturage

Compte tenu des prix et des durées de trajet observés, les autocars paraissent "davantage en concurrence avec le covoiturage ou la voiture personnelle qu'avec les services ferroviaires", relève par ailleurs France Stratégie.

"D'après nos relevés (...) le prix moyen au km d'un trajet en bus (4,5 centimes par km) est presque toujours inférieur à celui du covoiturage (de l'ordre de 6 centimes/km) et toujours bien inférieur au prix minimal d'un trajet similaire en train (10 centimes par km pour les billets les moins chers)".

Mais sur les trajets de moins de 100 km qui seront autorisés par l'Arafer, "TER et autocars interurbains seraient exactement sur les mêmes créneaux", prévient cependant France Stratégie.

J.M. avec AFP