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Automobile: un boulevard s'ouvre pour le marché français en 2016

L'année en cours sera sans doute capitale pour l'automobile française. Le marché reste toujours aussi dynamique au 1er trimestre, et la barre des 2 millions de véhicules vendus devrait être de nouveau franchie. Tout un symbole.

Au vu des chiffres du 1er semestre du Comité des Constructeurs Français d'Automobiles (CCFA), il y a de quoi être optimiste. Le marché reste extrêmement dynamique sur l'ensemble du 1er semestre en France, avec une croissance de 8,3%, et un total d'1,1 million de véhicules vendus. Le semestre le plus fort depuis 4 ans.

Mathématiquement, même au prix d'un second semestre qui s'annonce "un peu moins favorable que le premier", on devrait donc avoir une croissance supérieure aux attentes à 5%, et franchir au terme de l'année le cap des 2 millions de véhicules vendus. Un cap qui est loin d'être un simple symbole.

Un marché de nouveau "normal"

En effet, ce chiffre nous ramènerait à des plus hauts inédits depuis 2008, époque où le marché, qui sortait d'une terrible crise, n'avançait que grâce aux incitations financières des constructeurs, et à la prime à la casse massivement prise en charge par l'État. Le marché se normalise, sans mesures de soutien.

Certaines marques voient leurs ventes se tasser quelque peu, celles de Peugeot par exemple ne grimpent que de 5,8%, contre une croissance toujours à deux chiffres pour Renault (+11%). Mais la base de comparaison est défavorable, puisque Peugeot sortait d'une année totalement hors du commun avec un redressement fulgurant. 

Renouvellements de gammes

De plus, la gamme du constructeur est en cours de renouvellement, ce qui explique aussi un certain attentisme des clients, d'autant que les carnets de commandes, bien remplis au début de l'année, ont eu tendance à s'exécuter très rapidement.

Il y a notamment sur la période C3 qui représente a elle seule 14% des ventes en volumes de l'ensemble du groupe, dont le nouveau modèle s'apprête à sortir. L'impact ne sera sensible que sur la fin de l'année.

À noter tout de même certaines performances, notamment chez Volkswagen, qui est un peu à la peine. Le constructeur affiche une hausse de +4,1% sur le 1er semestre pour l'ensemble du groupe, et une baisse de 0,5% même pour la seule marque Volkswagen. Preuve que le groupe paye encore le prix du scandale des tricheries aux émissions polluantes.

Rayon de soleil dans l'utilitaire

Enfin, facteur très encourageant pour la conjoncture dans les entreprises de manière générale, la croissance des ventes de véhicules utilitaires neufs en France sur le premier semestre atteint 12,3%. 

Une statistique très encourageante selon le CCFA, qui les met en parallèle avec les chiffres du BTP par exemple : il semble bien qu'il y ait en France une vraie impulsion du coté du marché professionnel, résolument confiant pour les mois à venir.

Antoine Larigaudrie