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Energie

Cette tuile à l'ancienne est en fait un panneau solaire

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La PME italienne Dyaqua a mis au point des cellules photovoltaïques qui ne dénaturent pas les toitures. Ils présentent sous la forme de tuiles imitant l'aspect de la terre cuite.

Fini les panneaux solaires qui enlaidissent les toitures. Avec "Invisible Solar", une innovation développée par un ingénieur italien, les cellules photovoltaïques se fondent désormais dans le paysage. 

Pour réaliser ce prodige, Matteo Quagliato a tout simplement donné aux capteurs solaires l'aspect des tuiles traditionnelles, habituellement fabriquées en terre cuite. Une couverture typique des habitations du bassin méditerranéen. Comme il est évidemment impossible d'intégrer une cellule solaire dans un bloc d'argile, l'ingénieur a décidé de remplacer la terre utilisée par un matériau composite, c'est-à-dire un mélange de plastiques recyclés, teinté lors de sa fabrication pour obtenir l'aspect visuel voulu. Sur son site, la société Dyaqua assure que la tuile, opaque à l'oeil, laisse parfaitement passer les rayons du soleil.

Une installation très aisée 

Après six années de recherche et développement, l'ingénieur italien a lancé début juin, la fabrication de son produit à plus grande échelle. Il rêve désormais de remplacer par des tuiles solaires les toitures des plus belles villes de son pays. À commencer par Rome, Florence ou encore Venise. D'autant que l'installation du système proposé semble plutôt aisée, comme le montre la vidéo ci-dessous. 

En pratique, 15 mètres carrés soit 223 exemplaires de ces tuiles solaires suffisent pour obtenir une puissance d'un kilowatt-crête. Par rapport à des panneaux solaires "classiques", il faut donc consacrer plus de surface pour générer autant d'énergie.

En terme d'efficacité, Matteo Quagliato promet toutefois à ses clients que ses tuiles sont aussi performantes que les panneaux posés par ses concurrents, et estime leur longévité à 40 ans. Le prix de vente du système au mètre carré reste cependant inconnu. Sur son site internet, la société ne communique pas ses tarifs, mais propose aux futurs clients d'être recontactés afin d'obtenir un devis.

Bientôt en France? 

En traversant les Alpes, les tuiles photovoltaïques de la société Dyaqua pourraient rencontrer un vif succès auprès des propriétaires dont l'habitation se situe dans des zones patrimoniales classées de la moitié sud de la France où la tuile canal est la plus répandue. D'autant que ceratins propriétaires désireux de s'équiper de panneaux solaires sont aujourd'hui contraints de renoncer du fait des contraintes que leur imposent les architectes des bâtiments de France.

Lorsque les demandeurs habitent en centre-ville ou près de monuments historiques, ces derniers n'hésitent par à invoquer l'article 12 de la loi du 12 juillet 2010 qui stipule que la pose de tels équipements "peut être refusée au motif de la protection du patrimoine bâti." Les tuiles solaires pourraient donc être un bon moyen de concilier protection du patrimoine et respect de l'environnement. 

Antonin Moriscot Journaliste BFMTV