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Aviation: Total s'allie à Gaussin pour créer le premier camion avitailleur 100% électrique au monde

Destiné au site industriel d’Airbus à Toulouse, ce prototype sera capable de tracter deux  citernes  de 30  tonnes  de carburant chacune.

Destiné au site industriel d’Airbus à Toulouse, ce prototype sera capable de tracter deux citernes de 30 tonnes de carburant chacune. - Total

Le géant pétrolier a décidé de s'associer à la société Gaussin pour co-développer un camion avitailleur 100% électrique. Une première.

D'un côté, le groupe multi-énergies Total qui, via sa filiale Air Total, avitaille en carburant 280 compagnies aériennes sur 300 aéroports à travers le monde. De l'autre, la société d'engineering Gaussin, spécialisée dans la conception et la commercialisation de produits et de services dans les transports et la logistique. Ensemble, ils ont décidé de développer le premier camion avitailleur 100% électrique. Son nom: ART pour Aircraft Refueller Transporter. Les avitailleurs sont les véhicules en charge du ravitaillement en kérosène des avions. 

"Destiné au site industriel d’Airbus à Toulouse, ce prototype sera capable de tracter deux citernes de 30 tonnes de carburant chacune. Il devrait être livré à la fin de l’année 2020", ont annoncé les deux groupes dans un communiqué conjoint.

Batteries 100% françaises

Pour Gaussin, cette première commande devrait lui permettre "d'enrichir" son offre "sur le marché des véhicules électriques". Pour Total, il s'agit de se positionner encore un peu plus dans le métier de l'avitaillement.

Ce partenariat entre Gaussin et Total s’appuiera "sur les 40 ans de savoir-faire de Saft (filiale de Total) dans la conception et la fabrication de batteries pour véhicules commerciaux et industriels hybrides et électriques", détaille le communiqué.

Saft fournira ainsi les batteries lithium-ion de cette future flotte de véhicules. Lesquels seront entièrement conçus et fabriqués en France sur les deux sites de production de Saft à Nersac et Bordeaux en région Nouvelle-Aquitaine.

Lutter contre le réchauffement climatique

Au-delà de cela, le géant pétrolier souhaite prouver sa volonté de réduire "son empreinte carbone sur les plateformes aéroportuaires qu'il alimente et opère". Le but: atteindre "la neutralité carbone d'ici à 2050 pour l’ensemble de ses activités, depuis sa production jusqu’à l’utilisation des produits énergétiques vendus à ses clients", précise-t-il dans le document. En clair, il s'agit de faire en sorte que toutes ses émissions de gaz à effet de serre soient compensées par le retrait de la même quantité rejetée dans l’atmosphère.

D'ici 30 ans, Total souhaite arriver à 20 millions de tonnes de CO2 rejetés contre 46 millions en 2015. En 2020, Total devrait en avoir émis 41,5 millions. 

Une Assemblée générale organisée sans la présence physique des actionnaires compte tenu de la pandémie est, par ailleurs, prévue le 29 mai prochain au siège de la société à l'occasion de laquelle une résolution sur le climat pourrait être adoptée. 

Si tel était le cas, elle conduirait à ce que le groupe intègre, dans l'un de ses articles, la stratégie de la société "telle que définie par le Conseil d'administration pour aligner ses activités avec les objectifs de l'Accord de Paris sur le Climat".

Devrait également être à l'ordre du jour, la fixation d'objectifs "en valeur absolue de réduction des émissions de gaz à effet de serre non seulement sur les émissions directes liées aux opérations dont la société est responsable mais aussi sur les émissions indirectes liées à l'usage des produits énergétiques dont les clients ont la maîtrise et sur lesquelles l'entreprise n'est pas en capacité d'agir directement".

Julie Cohen-Heurton