BFM Business
Assurance Banque

La Banque centrale européenne passe à l'action

Mario Draghi est resté optimiste sur la conjoncture, ce jeudi 2 mai

Mario Draghi est resté optimiste sur la conjoncture, ce jeudi 2 mai - -

L'institution européenne a décidé, ce jeudi 2 mai, de baisser son taux directeur à 0,5%. Pendant son discours, Mario Draghi, son président, a également indiqué que la BCE a lancé des concertations pour faciliter les prêts aux entreprises.

Mario Draghi n'a pas déçu, ce jeudi 2 mai. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), a décidé, avec ses collègues, de passer à l'action, en baissant le taux principal de son institution, de 0,75% à 0,50%. Décision qui a été "prise à la majorité", a-t-il glissé.

En conférence de presse, il a expliqué cette décision: "la faible pression sur les prix et l'atonie de la croissance nous ont amené à baisser les taux. De plus la faible demande de crédit justifiait une action de notre part", a-t-il commenté.

Il a également assuré que la BCE va maintenir ses opérations de refinancement illimité à taux fixe "au moins jusqu'en juillet 2014". '"Cette politique accommodante se poursuivra aussi longtemps que nécessaire, et nous restons prêt à agir", dans le pire des cas.

La réflexion progresse sur le financement des entreprises

Alors qu'il avait indiqué, lors de la dernière conférence en avril, que la BCE étudiait des possibilités pour faciliter le financement des PME, Mario Draghi a donné un peu plus d'informations.

"Toutes les options restent ouvertes", a-t-il dit avant d'ajouter que "nous avons lancé une concertation avec d'autres institutions européennes pour promouvoir un marché opérationnel pour les titres adossés à des prêts d'entreprises".

Ce qui pourrait être une mesure facilitant le crédit aux sociétés de la part des banques, Mario Draghi ayant justement souligné que "les conditions de financement reste serrées pour les entreprises" en particulier "pour les PME".

"Ce marché des titres adossés est mort depuis longtemps", a indiqué Mario Draghi, pour insister sur la nécessité de le remettre sur pied. "La peur de manquer de financements ne peut pas servir d'excuse au refus de prêter", a-t-il ajouté, en référence à la frilosité des banques.

"Ne revenez pas en arrière"

S'exprimant sur la conjoncture, Mario Draghi est resté, étonnament optimiste. Ainsi il voit toujours "une reprise pour le second semestre 2013".

"La baisse de nos taux d'intérêts devrait soutenir cette reprise", "La zone euro devrait bénéficier d'une reprise de la demande mondiale et de la demande intérieure, et la confiance des marchés financiers devait finir par avoir incidence sur l'économie réelle", a-t-il détaillé.

Ensuite, Mario Draghi a évoqué "la fragmentation du crédit en zone euro". Certains pays comme l'Italie et l'Espagne ont énormément de mal à voir le crédit se reprendre malgré la politique de taux bas. Mais ce phénomène n'a pas alarmé Mario Draghi qui voit "des améliorations" et compte sur l'union bancaire pour la faire reculer davantage.

Enfin concernant le débat austérité/croissance qui bat son plein dans la zone euro, il a appelé les Etats à poursuivre leurs efforts: "Ne revenez pas en arrière sur les progrès que vous avez fait, car de vrais progrès ont été faits", s'est-il exclamé. Il invite toutefois les Etats à préférer une baisse des dépenses publiques plutôt qu'une hausse des impôts.

Julien Marion