BFM Business
Assurance Banque

Les banques françaises se séparent de leurs agences

Les banques françaises poursuivent les réductions de coûts pour s'adapter à une conjoncture morose

Les banques françaises poursuivent les réductions de coûts pour s'adapter à une conjoncture morose - -

Après des résultats en demi-teinte au premier trimestre, les établissements français continuent de s'adapter en réduisant leurs coûts. La banque de détail va évoluer davantage vers la banque en ligne et moins de guichets.

La première valse des résultats des banques s'est achevée, ce mardi 7 mai, avec la publication des résultats du Crédit Agricole, et de Société Générale. La hausse des bénéfices (+50%) de la première, désormais débarrassée de son boulet grec Emporiki, contraste avec la baisse du résultat net (-50%) de la seconde.

Mais tous les établissements font face à une conjoncture dégradée, en France et en Europe. "La conjoncture en Europe est très déprimée, en Europe du Sud mais aussi en France", a encore confirmé sur BFM Business, Jean-François Sammarcelli, le directeur général délégué de la Société Générale. BNP Paribas, évoquait elle "une conjoncture européenne peu porteuse" pour expliquer la chute de son bénéfice de 45%.

Dans ce contexte les banques françaises réduisent leurs coûts. Pour le moment il est difficile de dire combien d'agences fermeront. Jean-François Sammarcelli a expliqué, ce mardi , que sa banque "fermera quelques dizaines d'agences entre 2013 et 2014". "Nous avons plus de 3.200 agences. Dans les zones urbains, deux agences peuvent se situer à moins de 100 mètres!".

Le digital, " grand chantier de la banque de détail"

Si Société Générale est la seule à avoir évoqué clairement et comptablement des fermetures de guichets, la tendance ne devrait pas épargner les autres établissements. Une étude de décembre 2012 du cabinet Roland Berger, estimait ainsi que 2% à 4% des agences bancaires pourraient, chaque année, fermer leurs portes. 

En cause, notamment les nouvelles pratiques des clients. "Les clients passent progressivement du canal agences au canal numérique", observe ainsi Jean-François Sammarcelli.

BNP Paribas a d'ailleurs profité de ses résultats du premier trimestre 2013 pour affirmer qu'elle allait lancer "prochainement sa banque digitale européenne". Celle-ci a vocation à ramener 500.000 nouveaux clients en un an. "Le grand chantier de la banque de détail est désormais le digital", expliquait ainsi, le 14 février, François Villeroy de Galhau, directeur général délégué de BNP Paribas, à BFM Business. Il assurait toutefois que "demain, il y aura toujours des agences, mais on n'y fera pas la même chose: plus de conseil, plus d’accueil de clients”.

Au-delà du virage numérique, toutes les banques cherchent à s'adapter à la baisse globale de leurs revenus en traquant les économies. Ce mardi, la Société Générale a annoncé avoir mis les bouchées doubles, faisant passer son plan d'économie de 550 à 1.450 millions d'euros. Ce qui devrait se traduire par un chiffre "assez largement supérieur" à 1.000 postes supprimés.

Des plans d'économies pour chaque banque

Mais elle est loin d'être la seule. BNP Paribas s'est d'ailleurs félicitée des premiers effets, au premier trimestre 2013, de son programme "Simple and Efficient" qui "connaît un démarrage rapide", et doit permettre à partir de 2015 d'économiser 2 milliards d'euros par an. Sans impact sur les effectifs selon la direction.

Le Crédit Agricole lui mène son plan MUST qui doit lui permettre d'économiser 650 millions d'euros de réduction de coût à l'horizon 2016. Si aucune conséquence sur les ressources humaines n'a été communiquée, Les Echos avaient évoqué en février un chiffre de 1.400 suppressions de postes, pour 2013, sans nouer de lien direct avec ce plan.

Enfin le groupe BPCE devra dévoiler à l'automne son plan stratégique pour la période 2014-2017. Le 18 février dernier, le président de son directoire, François Pérol, expliquait à BFM Business avoir "une réflexion sur la banque de détail" précisant que "cette réflexion ne consiste pas en des grands plans de fermetures d’agences".

Julien Marion (texte) et Gaëtane Meslin et David Couloume (sujet vidéo)