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BCE: Noyer n'est pas favorable à un nouveau prêt exceptionnel aux banques

Christian Noyer a estimé que les liquidités sont encore suffisamment importantes en zone euro.

Christian Noyer a estimé que les liquidités sont encore suffisamment importantes en zone euro. - -

Le gouverneur de la Banque de France, dans une interview au Monde publiée ce jeudi 3 octobre, estime pas "nécessaire" d'accorder un nouveau prêt exceptionnel aux banques de la zone euro. Selon lui, la liquidité reste très abondante.

Après la visite de Mario Draghi, Christian Noyer se fait plus prolixe. Mercredi 3 octobre le premier avait confirmé que la Banque centrale européenne (BCE) était prêt à employer "tous les instruments disponibles" pour s'assurer que les taux ne flambent pas, et resserrent le crédit en zone euro.

Dans un entretien au Monde daté du 3 octobre, Christian Noyer, qui, comme les 23 gouverneurs des banques des pays de la zone euro, fait partie du conseil des gouverneurs de la BCE, s'est montré plus tranchant: "beaucoup d'observateurs s'interrogent sur la pertinence d'un nouveau LTRO ("long Term Refinancing Operation", un prêt de long terme accordé aux banques, ndlr). Nous ne le jugeons pas nécessaire, car il y a encore une liquidité très abondante dans la zone euro", indique-t-il.

Mario Draghi, qui s'exprimait à Paris aux côtés de Christian Noyer, avait pourtant indiqué mercredi que ce LTRO était l'une des options envisageables, mais pas la seule.

1.000 milliards d'euros aux banques

"Mais nous sommes très vigilants. Si nous constations des tensions sur la liquidité qui pourraient compromettre la reprise, la BCE n'hésiterait pas à prendre toutes les mesures qui conviendraient, en utilisant les outils adéquats. Et le LTRO est loin d'être le seul instrument dont nous disposons pour agir sur le marché monétaire", ajoute toutefois Christian Noyer.

La BCE a déjà utilisé deux fois ces LTRO, en décembre 2011 et février 2012, accordant plus de 1.000 milliards d'euros de crédit à ans trois aux banques de la zone euro.

L'objectif était alors double: éviter un assèchement du crédit en fournissant de l'argent frais aux banques, et espérer qu'elles utiliseront ces liquidités pour acheter la dette des pays européens en difficultés, et réduire ainsi les tensions portant sur la monnaie unique.

Plus de 1% de croissance pour oublier la crise

Plus généralement, Christian Noyer a estimé que la crise sera définitivement passé, lorsque "le rythme de croissance sera suffisamment soutenu, c’est-à-dire nettement au-delà de 1% par an". "Et surtout, quand la reprise reposera sur les trois piliers de l'activité, et ce de façon solide et équilibrée : l'investissement, la consommation et les exports", a-t-il ajouté.

Christian Noyer a aussi estimé que "la confiance sera complètement rétablie lorsque la BCE et les autorités de contrôle prudentiel nationales auront, en préalable de l'Union bancaire, mené l'évaluation des bilans bancaires, afin de tester la solidité des établissements".

J.M.