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Transports

Bercy souhaite relancer une alliance entre Alstom et Thales

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, veut réfléchir aux possibilités de consolidation pour Alstom.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, veut réfléchir aux possibilités de consolidation pour Alstom. - ERIC PIERMONT / AFP

Bruno Le Maire veut réfléchir aux scénarios de consolidation pour Alstom. Il vise notamment une alliance avec Thales dont l’Etat est le premier actionnaire.

Il faut qu’Alstom bouge. Quelques heures après le veto de la Commission européenne sur la fusion entre Alstom et Siemens, les spéculations repartent de plus belle. Face au géant chinois CRRC, « ce fleuron français a tout pour réussir, mais il doit se consolider et nous allons réfléchir aux possibilités de consolidation pour Alstom » a déclaré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, alors que l’Etat n’en est pourtant pas actionnaire.

Tous les regards se portent sur le troisième équipementier ferroviaire Bombardier qui sera sûrement courtisé. Mais en France, on penche davantage pour… Thales. Selon nos informations, le ministère de l’Economie souhaite rouvrir le vieux dossier d’une alliance entre Alstom et Thales. A Bercy, on laisse la porte ouverte, avec prudence. « Il n’y pas que cette option, il y en beaucoup d’autres, reconnait-on à Bercy. Aucune n’est privilégiée à ce stade ».

Un trésor de guerre de 2,6 milliards d’euros

Ce projet avait déjà été poussé par Alstom à l’automne 2016. L’idée de son PDG, Henri Poupart-Lafarge, était de racheter l’activité de signalisation ferroviaire de Thales (équipements électroniques pour les trains et les réseaux). Mais il semblait prêt à offrir un milliard d’euros quand Thales n’envisageait pas d’étudier la question en dessous de 1,5 milliard d’euros.

A l’époque, Alstom était soutenu par Bercy, le premier actionnaire de Thales à 26%. Mais l’autre grand actionnaire, Dassault Aviation n’en voulait pas. Le PDG du groupe de défense non plus. Patrice Caine s’était alors fendu d’une lettre au vitriol au Premier ministre de l'époque, Manuel Valls, qui avait immédiatement refermé le dossier.

Cette fois, Alstom doit grandir dans son activité signalisation s’il veut rester dans le peloton de tête des leaders mondiaux de ce métier, mené par… Siemens. Le groupe a récupéré en octobre dernier 2,6 milliards d’euros de cash grâce à des cessions de filiales à General Electric. Si une partie sera sûrement reversée aux actionnaires, l’autre pourrait servir à financer une telle acquisition. De côté de Thales, il est difficile de savoir si la position de son PDG, Patrice Caine, a évolué depuis le rachat de Gemalto l’an dernier. Bercy risque encore de se heurter à une fin de non-recevoir de l’entreprise et des Dassault.