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Energie

Bertrand Camus pressenti pour diriger Suez

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- - ERIC PIERMONT / AFP

Le patron des activités à l’international devrait devenir directeur général du spécialiste de l’eau, en remplacement de Jean-Louis Chaussade. L’actionnaire Engie ne parachutera pas l’un de ses dirigeants à la présidence de Suez. La décision est attendue ce jeudi.

La course est pleine de rebondissements. Jeudi, le conseil d’administration de Suez doit choisir qui sera le prochain directeur général du groupe. L’actuel patron Jean-Louis Chaussade, atteint par la limite d’âge, quittera ses fonctions à la prochaine assemblée générale. Son poste suscite l’intérêt de tout l’état-major de Suez. La compétition a d’abord vu cinq candidats internes en lice avant que les deux directeurs généraux adjoints, Marie-Ange Debon et Bertrand Camus, ne se disputent la finale.

La première faisait figure de favorite. Responsable de la France au cœur du groupe, énarque et HEC, familière des réseaux parisiens, elle « cochait toutes les cases » selon plusieurs cadres du groupe. Sauf que son expérience opérationnelle parait trop légère pour beaucoup d’administrateurs de Suez. Et que surtout, l’actuel patron, Jean-Louis Chaussade, semble opposé à ce qu’elle lui succède. Du coup, l’outsider Bertrand Camus, en charge de l’international, semble prendre la pole position ces derniers jours. Profil d’ingénieur, il a surtout proposé un ambitieux plan de développement de Suez qui a séduit bon nombre de dirigeants. Et sa grande expérience opérationnelle joue en sa faveur.

Engie prend ses distances

Jusqu'à ces derniers jours, deux candidats externes étaient aussi sur les rangs. Philippe Boisseau, ancien dirigeant de Total, a rapidement été sorti de la course. Reste Jérôme Pécresse, patron des activités d’énergies renouvelables de General Electric (Ex-Alstom), dont le nom revient avec insistance. Mais là encore, son profil ne fait pas consensus. Il ne connaît pas l’entreprise et sa candidature le met surtout en position de conflit d’intérêt. En effet, Jérôme Pécresse n’est autre que le mari de Valérie Pécresse. La présidente de la région Île-de-France a sous sa responsabilité la gestion de l’eau et de l’assainissement de plusieurs collectivités. Une position intenable avec le patron de Suez qui participe à tous les appels d’offres publics dans ces domaines.

La nomination d’un patron venant de l’extérieur obligerait Suez à maintenir un président de l’interne pour éviter un changement trop brutal. Le poste est aussi à pourvoir alors que l’actuel président, Gérard Mestrallet, est lui aussi atteint par la limite d’âge. Or, l’actionnaire de référence Engie (32%) a fixé une règle du « ni ni ». Il s’oppose à ce que l’actuel directeur général, Jean-Louis Chaussade, ne devienne président. « Pour des raisons évidentes de bonne gouvernance » se contente d’expliquer un proche d’Engie. Mais il assure aussi qu’il ne parachutera pas l’un de ses cadres à la présidence de Suez. Exit donc l’hypothèse de la nomination de Pierre Mongin, le secrétaire général d’Engie. Une semaine après avoir déclaré qu’il ne monterait pas au capital de Suez, Engie semble déjà prêt à prendre du recul.