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BFM Award de la Performance boursière: Laurent Burelle, Président-directeur général de Plastic Omnium- Plastic Omnium

Laurent Burelle, PDG de Plastic Omnium

Laurent Burelle, PDG de Plastic Omnium - -

Pour la deuxième fois en 3 ans, BFM Business a décidé d’attribuer l’Award de la Performance boursière à Plastic Omnium. Ce trophée récompense la stratégie gagnante d’une entreprise qui a su se rendre indispensable auprès des marques automobiles du monde entier.

Je vais le dire comme je le pense Plastic Omnium est un modèle. Voilà. Cette entreprise nous raconte ce que sont aujourd’hui le capitalisme, l’industrie et la mondialisation. Rien que ça. On reprend dans l’ordre.

Le capitalisme, un grand mot pour parler de ce qu’on appelle une "entreprise familiale". Pas question d’y mettre une vertu particulière: une entreprise familiale peut être mal gérée, la famille peut se déchirer, la structure familiale peut brider les ambitions. Tout cela est vrai. Mais quand ça marche, c’est invincible.

C’est l’impression que donne Plastic Omnium, parce qu’on ne réagit pas au trimestre, parce que la stratégie n’évolue pas en fonction des cours de Bourse, parce qu’au bout d’un moment l’histoire industrielle vous apprend la patience.

La patience qui permet de sortir en 1946 d’une cave parisienne pour se retrouver trois générations plus tard avec 107 usines dans 29 pays, 23.000 personnes pour participer à la création de la richesse collective, bientôt 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Je l’écris comme ça, parce que c’est comme ça que les dirigeants de l’entreprise le vivent. Parce qu’il faut pouvoir anticiper sur des choix fondamentaux qui vont amener à se spécialiser dans le secteur de l’automobile. Parce que ce sont, seulement, trois présidents opérationnels en bientôt soixante-dix ans qui fondent une relation de confiance irremplaçable avec les plus grands clients, avec l’ensemble des parties prenantes partout dans le monde.

L’industrie. Les dirigeants de Plastic Omnium en ont compris très tôt l’une des clés les plus modernes aujourd’hui: le sous-traitant peut devenir irremplaçable.

C’est une réelle leçon d’économie contemporaine, elle s’applique à l’automobile comme à l’aéronautique: les constructeurs sont aujourd’hui des maîtres d’œuvre, des architectes agrégeant des solutions inventées, développées ailleurs.

Pour Plastic Omnium, c’est donc le choix du plastique au cœur de l’automobile. Ce qui vous semble une évidence était totalement révolutionnaire il y a moins de dix ans.

Il fallait anticiper toutes les mutations du monde pour comprendre que les constructeurs seraient obsédés par la consommation de carburant et donc par le poids, que le plastique offrait toutes les solutions. D’ailleurs, il faut le savoir, aujourd’hui la face avant des plus fières allemandes est bel et bien faite de plastique!

La mondialisation. C’est sans doute le plus important. Incontestablement la clé de la solidité du groupe aujourd’hui. La gageure, c’est d’égrener les noms les plus célèbres des clients de Plastic Omnium: PSA, Renault, GM, Porsche, BMW, Chrysler, Ford, Daimler, Toyota, Hyundai, Tata…, pas un ne manque à l’appel, les usines sont présentes sur les cinq continents, dans vingt-trois pays.

Même quand l’automobile s’effondrait aux États-Unis, en Europe, même quand il fallait affronter des restructurations dans le monde développé, le patron de Plastic Omnium ne regardait qu’un chiffre: celui de la production mondiale.

Et celui-là il est en croissance, le marché automobile est un marché qui va doubler dans les quinze ans, et l’entreprise s’est donnée les moyens d’épouser cette croissance.

Le titre de l'encadré ici

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Le commentaire de Marc Fiorentino

Vive la Bourse!

La Bourse de Paris a renoué avec ses niveaux pré-crise de Lehman Brothers. On est pourtant loin des records historiques atteints récemment par de nombreux pays comme l’Allemagne ou encore les États-Unis. Ce qui est frappant, c’est le manque d’intérêt des ménages pour la Bourse. Le nombre d’actionnaires, déjà peu élevé, a fondu en quelques années. On en compte un peu plus de 4 millions, alors qu’il y a 60 millions de détenteurs de livrets A et 11 millions d’investisseurs dans des contrats d’assurance vie. La Bourse pâtit d’un rapport complexe des Français avec le capitalisme et l’argent. Il est donc temps de rétablir quelques vérités. La Bourse n’est pas un casino. La Bourse a pour vocation le financement des entreprises. Sans Bourse, pas de Google, d’Apple, d’Iliad (Free) ou autres success stories récentes ou moins récentes. Parmi les dix premières fortunes professionnelles, on en compte huit bâties dans le Palais Brongniart. On ne joue pas en Bourse. On investit sur des entreprises et des entrepreneurs.

Stéphane Soumier