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Bisbilles entre Bouygues et l'État autour d'Orange?

L'État veut garder ses trois sièges au conseil d'Orange.

L'État veut garder ses trois sièges au conseil d'Orange. - Philippe Huguen-AFP

Les pouvoirs publics ne souhaitent pas que la future part de Bouygues dépasse 10% dans Orange. Le groupe de BTP revendique une part comprise entre 15% et 20%.

Dans la grande négociation en cours autour d'Orange et de sa reprise de Bouygues Telecom, les premières frictions se font jour. Bouygues et l'État seraient en désaccord sur leurs futures participations respectives dans Orange.

Selon plusieurs sources au fait du dossier, citées par Reuters, les pouvoirs publics souhaiteraient que la participation de Bouygues dans l'ancien monopole des télécommunications ne dépasse pas 10%. L'État français, qui possède 23% de l'opérateur historique et souhaite rester l'actionnaire de référence, veut par ailleurs conserver ses trois représentants actuels au conseil d'administration. À l'issue de l'opération, si elle devait se réaliser, cette part pourrait, en effet, se voir légèrement diluée et baisser mécaniquement autour de 20%.

De son côté, Bouygues envisage une participation oscillant entre 15% et 20%, selon le niveau de valorisation de sa filiale télécoms, généralement évaluée à 10 milliards d'euros, et la part de cash qu'il souhaitera récolter à l'occasion de cette transaction.

Bouygues veut maintenir sa part en-dessous de celle de l'État

Bouygues aurait toujours envisagé que sa future participation dans Orange reste inférieure à celle de l'État, à l'issue de la transaction. Mais, dans l'hypothèse ou sa part se situerait, in fine, à un niveau de 10%, il n'est pas du tout certain que le groupe de BTP soit satisfait. 

Une décision sur le projet d'alliance pourrait intervenir d'ici la publication des résultats annuels d'Orange le 16 février 2016, ont indiqué deux des sources, tout en précisant que l'issue des négociations restait incertaine au vu de la complexité de l'opération.

"Tous les acteurs ont envie d'y arriver. Il y a le sentiment partagé que le train ne va sans doute pas repasser et que c'est probablement la dernière opportunité d'aboutir à une consolidation du marché", explique une source.

La cession de la participation d'Orange dans l'opérateur britannique EE a reçu ce vendredi 15 janvier 2016 le feu vert des autorités du pays. Cette autorisation, en diminuant la part de l'activité d'Orange réalisée en Europe, augmente la probabilité qu'une éventuelle opération de rachat soit examinée par l'Autorité française de la concurrence plutôt que par la Commission européenne.

F.Bergé