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Bitcoin: les régulateurs financiers français mettent en garde les acheteurs

N'étant pas considéré comme des instruments financiers, le bitcoin n'entre pas dans le périmètre de supervision directe de l'AMF.

N'étant pas considéré comme des instruments financiers, le bitcoin n'entre pas dans le périmètre de supervision directe de l'AMF. - Karen Bleier-AFP

L'Autorité des marchés financiers et l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution estiment que les acheteurs de bitcoins, qualifiés à tort de "monnaie virtuelle" s'exposent à des "risques de perte très élevés" en cas de correction à la baisse.

Une fois n'est pas coutume, les deux grandes autorités françaises de la finance ont mis en garde les épargnants contre l'achat de bitcoins. "L'achat-vente et l'investissement en bitcoins s'effectuent à ce jour en dehors de tout marché réglementé. Les investisseurs s'exposent par conséquent à des risques de perte très élevés en cas de correction à la baisse et ne bénéficient d'aucune garantie ni protection du capital investi", soulignent dans un communiqué commun l'Autorité des marchés financiers (AMF) et l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

Le bitcoin, dont le cours a été multiplié par dix en moins d'un an, est un "actif spéculatif, parfois qualifié à tort de monnaie virtuelle ou crypto-monnaie", ajoutent les deux autorités, qui "recommandent aux épargnants la plus grande vigilance avant d'envisager d'y investir une partie de leur épargne".

Le bitcoin ne peut être qualifié de monnaie, selon l'AMF

La solennité de l'avertissement est lié au fait que ces deux régulateurs n'ont pas de prise sur le marché du bitcoin. "Parce qu'ils ne sont pas considérés en l'état actuel du droit comme des instruments financiers, le bitcoin et les autres cryptoactifs n'entrent pas dans le périmètre de supervision directe de l'AMF", est-il expliqué.

"Ils ne peuvent pas non plus être qualifiés de monnaies ni être considérés comme des moyens de paiement au sens juridique du terme. Par conséquent, ils ne sont donc pas non plus assujettis au cadre réglementaire relatif aux moyens de paiement", ajoutent l'AMF et l'ACPR, affirmant être de plus en plus sollicitées à travers leurs centres d'appels par des épargnants à ce sujet.

Le cours du bitcoin s'est encore envolé la semaine précédente et a battu des records en franchissant la barre des 11.000 dollars l'unité pour la première fois depuis son lancement début 2009, après avoir vu sa valeur multipliée par dix en moins d'un an, suscitant un intérêt des investisseurs mais aussi des craintes de bulle spéculative.

Les échanges boursiers basés sur le bitcoin débutent dimanche 10 décembre

La plateforme boursière américaine Chicago board options exchange (Cboe) lancera le 10 décembre ses premiers contrats à terme sur le bitcoin, devançant ainsi de quelques jours un de ses principaux concurrents sur le marché de la spéculation sur la crypto-monnaie. Les produits dérivés, contrats à terme ou options, sont un moyen d'échanger à grande échelle des produits financiers sophistiqués qui se basent sur la valeur d'un actif réel (matières premières, devises etc.).

Avec cette annonce, le Cboe coupe en effet l'herbe sous le pied du Chicago Mercantile Exchange (CME Group), qui prévoit le lancement de produits similaires le 18 décembre prochain. Signe que la concurrence est déjà forte entre plateformes avant même le démarrage de ces échanges, le Cboe a précisé qu'il renonçait à tous les frais de transaction sur ces produits durant le mois de décembre.

F.Bergé avec AFP