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Blanquefort : le nouveau combat de Bruno Le Maire

Bruno Le Maire rencontrait ce lundi les représentants syndicaux de l'usine Ford de Blanquefort et les élus de la région Nouvelle-Aquitaine.

Bruno Le Maire rencontrait ce lundi les représentants syndicaux de l'usine Ford de Blanquefort et les élus de la région Nouvelle-Aquitaine. - NICOLAS TUCAT / AFP

C'est le nouveau combat industriel du gouvernement et de Bruno Le Maire : sauver l'usine Ford de Blanquefort. Alors que les discussions semblaient bien engagées entre Ford et le repreneur belge Punch Powerglide, le groupe américain semble finalement vouloir fermer le site. Une situation que le ministre de l'Économie veut empêcher à tout prix.

La stratégie de Bercy : mettre la pression sur Ford. Bruno Le Maire n'a pas mâché ses mots ce lundi, devant les représentants syndicaux de l'usine de Blanquefort et les élus de la région Nouvelle-Aquitaine. « Rien ne justifie une fermeture sèche. La position de Ford est indéfendable » a jugé le ministre de l'Économie.

Car d'après les calculs de Bercy, fermer l'usine de Blanquefort, compte tenu des frais de dépollution, coûterait aussi cher à Ford que d'accompagner la reprise du site par le seul candidat déclaré, l'entreprise belge Punch Powerglide. Un repreneur jugé solide par Bercy, qui peut compter sur l'appui du maire de Bordeaux. « Ford continue à nous mener en bateau » s'est agacé Alain Juppé.

Jouer sur la réputation de Ford

L'idée du gouvernement est de faire le maximum de bruit, de jouer sur la réputation de Ford pour faire plier le constructeur. Bruno Le Maire s'est entretenu avec son PDG ce lundi. James Hackett se dit prêt à effectuer « un travail complémentaire » avec l'Etat français et Punch Powerglide, sans rien promettre de plus précis. Selon les représentants syndicaux de l'usine de Blanquefort, le combat semble loin d'être gagné. Philippe Poutou, délégué CGT de l'usine, explique que le plan du repreneur belge est « sérieux, mais qu'il nécessite une transition de 3 ans ». Transition qui devrait être financée par Ford …

Or le groupe n'a qu'une idée en tête, assure Gilles Lambersend, secrétaire CGT du comité d'entreprise de l'usine : « quitter Blanquefort sans se retourner, et plus fondamentalement se désengager d'Europe le plus vite possible ». Dans un langage plus fleuri, Alain Rousset, le président de la région Nouvelle Aquitaine, résume la situation : « Ford a envie de plier les gaules ».

Justine Vassogne