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Energie

BlueEnergy, 10 ans d'engagement pour l'accès à l'énergie

blueEnergy célèbre 10 ans d'accès à l'énergie au Nicaragua… et ailleurs.

blueEnergy célèbre 10 ans d'accès à l'énergie au Nicaragua… et ailleurs. - Pixabay

Depuis 2004, blueEnergy intervient auprès des populations isolées de la côte caraïbe du Nicaragua pour leur apporter l’accès à une énergie pérenne et non polluante. Portrait d’une ONG discrète mais efficace.

Fait peu connu, les conditions de vie des populations de la côte Est du Nicaragua sont parmi les plus pauvres du monde. Leur indice de développement humain est de 0,6, -à comparer avec le 0,88 français qui occupe la vingtième place du classement-, établi par le PNUD (programme des Nations unies pour le développement).

Sur le terrain, les chiffres sont éloquents: 75% des habitants de la côte caraïbe du pays n’ont pas accès à l’électricité et 80% à une eau de qualité potable.

Trois initiatives majeures pour briser le cercle de la pauvreté

C’est sur ce terrain qu’en 2003, deux jeunes ingénieurs décident de faire porter les efforts de leur récente association de solidarité internationale, afin d'appuyer les populations isolées à travers trois initiatives.

L’accès à l’énergie. L’ONG installe des panneaux solaires, plus résistants, moins chers et demandant moins de formation que la technologie éolienne utilisée jusqu’en 2009.

Mais elle travaille également pour modifier les modes de cuisson traditionnelle, source de maladies pour les femmes, en installant des fours hermétiques, plus efficaces et dont les fumées sont extraites de l’habitat.

Enfin, en développant des solutions de production de gaz par biomasse, en valorisant les déchets organiques de la ville, principalement issus des abattoirs.

L’accès à l’eau potable, avec diverses technologies de pompage solaire, forage et filtration.

L’adaptation au changement climatique, afin de faciliter la compréhension et la résilience face aux effets du changement climatique, que ces populations constatent, notamment s’agissant de pluie, sécheresse ou raréfaction des ressources halieutiques.

Ces formations sont dispensées principalement auprès des jeunes, en partenariat avec l’université de la ville, relayées par des rencontres dans les communautés locales, afin de partager le savoir, les constats et de mettre en pratique les apprentissages. Par exemple, creuser un puits au meilleur endroit, modifier les calendriers de pêche, mieux irriguer, etc.

Au final, ces formations permettent aux populations de mieux comprendre l’écosystème dans lequel elles vivent et de briser la dépendance à l’importation interne et la pauvreté.

Un modèle économique qui évolue

L’association vit de subventions publiques et privées. Ce sont majoritairement les fondations d’entreprises qui permettent de financer les projets.

"Les entreprises françaises sont réticentes à s’engager sur les territoires où elles n’opèrent pas" regrette Fanny Faivre d’Arcier, en charge du développement de blueEnergy France, "de plus nous devons faire face à des processus de décisions lents par rapport à l’urgence de nos actions". Pourtant, l’ONG ne fait pas appel au seul mécénat financier. Elle à recours également au mécénat de compétence, très prisé par les salariés des grands groupes, ou matériel, moins exigeant financièrement.

C’est donc également vers les donateurs particuliers que l’association se tourne, en développant sa visibilité via des ateliers éoliens ou des interventions dans les écoles.

Enfin, blueEnergy France ne s’interdit pas de développer des projets d’accès à l’énergie et à l'eau potable dans d’autres régions du monde. "Nous avons développé depuis dix ans une expertise pointue que nous pouvons mettre en œuvre partout dans les endroits isolés de la planète" précise Fanny Faivre d'Arcier. 

Dans les faits, l’ONG prépare trois projets en Éthiopie avec la Fondation EDF. De quoi réussir les dix prochaines années.

Yves Cappelaire