BNP Paribas poursuivi en Afrique du Sud pour manipulation des changes

Dans le cadre de cette affaire, la banque française avait déjà écopé en 2017 aux Etats-Unis d'une amende de 350 millions de dollars.

La Commission de la concurrence sud-africaine a annoncé mardi avoir saisi la justice contre une vingtaine de banques internationale dont BNP Paribas soupçonnées de manipulation sur le rand sud-africain.

Dans un communiqué, la Commission explique avoir "transmis au tribunal de la concurrence (sud-africain) un nouvel acte d'accusations contre 28 banques accusées d'avoir manipulé le change dollar/rand".

L'affaire remonte à plusieurs années. En 2015, la Commission de la concurrence avait annoncé l'ouverture d'une enquête contre des grandes banques internationales comme dont JP Morgan Chase, Barclays, Citigroup, BNP Paribas, pour manipulation présumée du marché des changes sur le rand.

Une douzaine de cambistes de BNP Paribas concernés 

A la suite de cette enquête, elle avait saisi la justice. Mais les banques avaient fait appel, estimant que la justice sud-africaine n'était pas compétente pour les poursuivre, arguant que les activités dont elles sont soupçonnées n'ont pas eu lieu sur le territoire sud-africain mais aux Etats-Unis.

Elles ont finalement été déboutées en février, la justice ordonnant à la commission de présenter un nouvel acte d'accusation, ce qui est désormais fait. 

"Il est de la responsabilité des autorités sud-africaines de faire la lumière sur ces graves accusations de manipulation de notre monnaie, où que cela se soit passé", a déclaré le chef de la Commission, Tembinkosi Bonakele.

Dans le cadre de cette affaire, BNP Paribas a écopé en 2017 aux Etats-Unis d'une amende de 350 millions de dollars.

Selon le jugement rendu aux Etats-Unis, une douzaine de cambistes de l'établissement français basés à New York, Londres et Tokyo s'étaient entendus sur des plateformes de messagerie instantanée pour manipuler les taux de référence de devises de pays émergents comme le rand sud-africain, le forint hongrois et la livre turque.

OC avec AFP