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"Boost" Air France: le SNPL se laisse jusqu'à jeudi pour trancher

Le SNPL ne rendra son avis sur le projet d'accord chez Air France que jeudi prochain.

Le SNPL ne rendra son avis sur le projet d'accord chez Air France que jeudi prochain. - Dominique Faget - AFP

Le SNPL, syndicat majoritaire parmi les pilotes d'Air France, a indiqué qu'il rendrait son avis sur le projet d'accord de la compagnie jeudi prochain, alors que la direction avait initialement fixé à ce vendredi soir la date limite pour signer le texte.

Le SNPL, majoritaire parmi les pilotes d'Air France, réunira jeudi ses instances pour déterminer sa position sur le projet d'accord stratégique d'Air France, comprenant la création d'une compagnie à coûts réduits, a-t-il annoncé vendredi. Le texte est théoriquement ouvert à signature jusqu'à ce vendredi soir, mais la direction du groupe aérien a autorisé un nouveau report de la date-butoir pour permettre au syndicat de consulter ses adhérents.

"On a convoqué un Conseil du SNPL extraordinaire pour le jeudi 8 juin", a dit à l'AFP le président de la section Air France du SNPL, Philippe Evain, affirmant que toutes les options seraient étudiées. Le projet d'accord contient des mesures visant à améliorer la compétitivité d'Air France. Il prévoit aussi la création d'une filiale à coûts réduits, sur laquelle seraient transférées les lignes moyen et long-courriers d'Air France, très déficitaires.

Lors des négociations, la première organisation de pilotes (65% des voix) a fait une priorité du rééquilibrage de l'activité entre Air France et sa consoeur KLM, la compagnie néerlandaise prenant plus de poids d'année en année. Les derniers blocages se concentrent sur ce point principalement. Dans le projet d'accord, la direction s'engage à augmenter la part d'Air France jusqu'en 2026, en passant de 58,6 à 61% des heures de vol sur long-courrier. Mais les pénalités financières versées par le groupe aux pilotes, en cas de non-respect, ne sont prévues que jusqu'en 2022. "Autrement dit, les ratios [de rattrapage d'activité] au-delà de 2022 n'existent que pour ceux qui ont envie d'y croire", développe dans un tract publié vendredi le SNPL, qui demande à "étendre les pénalités sur toute la période 2017/2026".

Autre "problème d'écriture juridique" soulevé par le syndicat: d'ici à 2022, "rien n'indique que la vérification des ratios et le versement des pénalités soient organisés chaque année comme cela était pourtant prévu". Cependant, "l'entreprise a fait des précisions par courrier hier (jeudi) soir" sur certains points, a déclaré Philippe Evain sans plus de précision.

Face aux précédents reproches formulés par le syndicat, la direction a amendé le texte au cours du mois de mai, avant de prévenir mardi qu'il "n'y aura pas de nouvelle étape de négociation". "La direction est allée au bout des avancées qu'elle pouvait faire et ce projet d'accord représente le meilleur compromis possible", a-t-elle affirmé dans une déclaration écrite. Dans son tract, le SNPL assure que le Conseil décidera jeudi "si les conditions sont réunies ou si des modifications sont nécessaires afin de pouvoir proposer ce texte à référendum".

N.G. avec AFP