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Transports

Janaillac: "Boost devra se faire"

Le PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, estime que la création d'une nouvelle compagnie à coûts réduits est indispensable.

Le PDG du groupe aérien Air France-KLM Jean-Marc Janaillac estime que le statu quo n'est pas possible. "Le moyen de permettre au groupe et à Air France de se développer est de faire ce que toutes les grandes compagnies européennes, sauf Alitalia, ont fait pour lutter contre la concurrence des low-costs", déclare Jean-Marc Janaillac au Figaro.

Et d'expliquer: "Dans deux mois, un avion Norwegian décollera chaque jour de Roissy vers les États-Unis. Dans quelques mois, nous verrons sans doute des avions Level, la nouvelle low-cost long-courrier du groupe British Airways, décoller d'Orly. Eurowing mettra en ligne six avions long-courrier dès cet été. Et nous serions les seuls à ne pas agir pour reprendre l'offensive? Je le répète, le statu quo n'est pas possible".

Embauche d'hôtesses et stewards moins bien rémunérés

Les élus du Comité central d'entreprise d'Air France ont voté le 10 mai à l'unanimité contre le projet "Boost" de nouvelle compagnie à coûts réduits, un avis consultatif avant la décision déterminante du premier syndicat de pilotes attendue d'ici à fin mai. Le groupe franco-néerlandais désire transférer dans une filiale les lignes d'Air France actuellement "ultra-déficitaires" sur moyen et long-courrier. Le modèle économique de la compagnie reposerait principalement sur l'embauche d'hôtesses et stewards moins bien rémunérés qu'à Air France.

"Nous avons mis à la signature un projet d'accord avec les pilotes. C'est le fruit de mois, de jours et même de nuits de négociations (...) J'ai le sentiment que les pilotes l'ont compris. Nous avons jusqu'à la fin mai pour convaincre le SNPL", syndicat de pilotes majoritaire à Air France, ajoute le PDG de la compagnie.

"J'ai été chargé par le conseil d'administration de trouver les moyens de remettre le groupe, et notamment Air France, sur la voie d'une croissance rentable. Si nous ne parvenons pas à un accord avec les pilotes, je serai conduit à prendre mes responsabilités. Boost devra se faire", conclut Jean-Marc Janaillac.

D. L. avec AFP