Bornes Autolib': la faille logicielle

Après l’arrêt brutal du service d’autopartage il y a quelques semaines... La mairie de Paris a récupéré les bornes afin de proposer un service de recharge pour les véhicules électriques. Seulement ces bornes, en l'état, sont inutilisables. En cause, un problème de logiciel.

La totalité des bornes de recharge Autolib’ est inutilisable. Impossible, pour l’instant, comme le prévoyait la Mairie de Paris, d'y recharger son véhicule. Elles sont pourtant bien connectées au réseau électrique, seulement, le logiciel qui les fait fonctionner appartient toujours au groupe Bolloré. Or, si l'accord initial prévoyait bien une récupération des bornes par la ville en cas de rupture du contrat Autolib' (16 millions d’euros versés au Groupe Bolloré pour leur reprise), rien n'a été prévu pour un transfert de logiciel !

Un logiciel pourtant indispensable au bon fonctionnement du système (recueil des données techniques, lecteurs de carte, mise en place d'un procédé de facturation pour les utilisateurs...). Certes, ces bornes peuvent, en théorie, fonctionner sans logiciel, mais pas question pour la Mairie d'offrir un système de recharge gratuit. Elles ont donc été désactivées. Pour l’heure, les 3200 bornes parisiennes ne sont donc là que pour le décor. Tout comme les 3000 autres des communes avoisinantes.

"Il y a un os!"

Du côté du Syndicat Autolib’ Velib’ Métropole qui gère le dossier, on reconnaît "qu’il y a os !". Une réunion est prévue ce jeudi pour tenter de résoudre ce problème embarrassant. Il va s'agir de trouver un éditeur, un nouveau logiciel et s'assurer que le futur système d’exploitation soit bien compatible.

Plusieurs mois de travail et d'appels d'offres en perspective. Optimiste, la Mairie de Paris, envisage un retour à la normale début 2019. Seulement cette situation commence à peser sur les petites entreprises parisiennes qui ont fait le choix d'une flotte de véhicules 100% électrique.

Une question demeure, pourquoi ne pas avoir racheté le logiciel d'exploitation des bornes au groupe Bolloré? "En théorie cela aurait pu être possible !" explique un porte-parole du groupe. Cependant les relations conflictuelles entre l'entreprise et l’exécutif parisien ont tué l'idée dans l’œuf.

En attendant, certains s'organisent, ainsi il n'est pas rare de voir pendre aux fenêtres des immeubles parisiens, des rallonges électriques destinées à recharger des véhicules garés juste devant des bornes Autolib'…

JEAN-BAPTISTE HUET