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Bouffée d'oxygène financière pour le groupe verrier Arc International

Au mois de juin 2017, un fonds souverain mené par le russe RDIF et CDC International Capital, filiale de la Caisse des Dépôts, verseront 25 millions d'euros à l'entreprise.

Au mois de juin 2017, un fonds souverain mené par le russe RDIF et CDC International Capital, filiale de la Caisse des Dépôts, verseront 25 millions d'euros à l'entreprise. - Philippe Hughen-AFP

Quelque 35 millions d'euros vont être injectés dans le groupe verrier Arc International, dont l'usine d'Arques (Pas-de-Calais) emploie plus de 5000 salariés, pour renflouer sa trésorerie en proie à de sérieuses difficultés.

Le Président Macron devrait pousser un ouf de soulagement. C'est une bouffée d'oxygène qu'apportent ses actionnaires au grand spécialiste français des arts de la table dont il avait suivi de près, en tant que ministre de l'Économie, la reprise par un fonds américain fin 2014.

Au mois de juin 2017, un fonds souverain mené par le russe RDIF et CDC International Capital, une filiale de la Caisse des Dépôts, doivent verser 25 millions d'euros à Arc International. S'y ajouteront 10 millions d'euros, apportés par Glass Holding, actionnaire principal d'Arc.

Des ventes en hausse régulière depuis 16 mois

"C'est un signe fort qui illustre la confiance renouvelée que portent nos investisseurs à notre stratégie, la transformation continue de notre groupe et son avenir", a déclaré Tim Gollin, directeur général du Groupe Arc.

Avec une augmentation de ses volumes de vente de près de 20% durant les 16 derniers mois, Arc avait besoin d'investissements additionnels pour soutenir sa croissance. Même si ses résultats financiers depuis le quatrième trimestre 2016 sont en régulière amélioration, l'industriel rencontrait des difficultés récurrentes de trésorerie depuis le début 2017, jetant une ombre sur l'avenir des 5260 salariés en France employés sur le site d'Arques (Pas-de-Calais).

Selon le directeur général d'Arc, Tristan Borne, "le Conseil d'administration a constaté il y a huit jours que la situation s'est redressée : on avait fait 20 millions d'euros" de marge brute d'exploitation "en 2016 sur le site, à fin avril on est déjà à 10 millions".

Cent millions d'euros avaient déjà été débloqués après le rachat de l'entreprise familiale, pour investir dans la reconstruction des fours. Il s'agit désormais de "travailler sur la productivité", a dit M. Borne. Arc international est engagé depuis février dans "un plan d'amélioration de l'exploitation" prévoyant 40 millions d'euros d'économies en année pleine, dont 17 millions pour 2017. Ce plan prévoit une quarantaine d'actions (optimisation de la logistique, simplification des process), a précisé Tristan Borne.

Pour les élus du CE, tout redressement judiciaire est écarté

"C'est une bonne nouvelle car on avait absolument besoin de cash pour juin. Ces 35 millions sont une bouffée d'oxygène mais il va falloir rester vigilant pour voir comment l'entreprise va regagner en profitabilité", a réagi Frédéric Specque, secrétaire du CE (CGT). Il se félicite que "tout danger imminent de redressement judiciaire [soit] pour le moment derrière [eux]" mais veut "éviter qu'on se retrouve dans six mois dans la même situation".

Depuis plusieurs mois, le gouvernement était en contact avec la direction du groupe et les partenaires sociaux sur la situation financière et sur son projet industriel. Le dossier de la reprise du groupe fin 2015 par le fonds américain PHP avait été suivi de très près par Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie. Il était revenu visiter l'entreprise et son site d'Arques en juin 2016.

Le plan de relance adopté lors de la reprise d'Arc International comprenait un plan de financement de 250 millions d'euros issu d'un consortium comprenant notamment un fonds souverain conduit par le russe RDIF et CDC International.

Frédéric Bergé avec AFP