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La Bourse de Paris chahutée par les pays émergents

La Bourse de Paris a terminé la semaine dans le rouge.

La Bourse de Paris a terminé la semaine dans le rouge. - -

Le CAC40 a clôturé sur une baisse ce vendredi 31 janvier, à -0,34%, pénalisé par les chiffres de l'inflation européenne. Sur l'ensemble de la semaine, l'indice parisien est quasi-stable, miné par les craintes portant sur les devises des pays émergents.

Une semaine pour rien pour le CAC40. Ce vendredi 31 janvier, l'indice phare de la place parisienne a de nouveau terminé en baisse, cédant 0,34% à 4.165 points. Sur l'ensemble de la semaine, le CAC40 est resté quasi-stable (+0,10%) par rapport à la clôture de vendredi dernier.

Sur la seule séance de ce 31 janvier, l'indice a été largement pénalisé par l'inflation en zone euro qui a surpris les investisseurs en s'élevant à +0,7% au mois de janvier, soit moins qu'en décembre (+0,8%). Juste avant la clôture, le marché s'est repris, limitant finalement ses pertes, grâce à des bons indicateurs américains.

La baisse de l'inflation inquiète les marchés dans la mesure où elle a un risque non nul de se traduire par une déflation, c'est-à-dire une baisse des prix. Un phénomène dont les conséquences pourraient être néfastes à l'économie.

Une tendance de fond

Mais outre ce facteur, la Bourse de Paris a surtout été plombée par les craintes portant sur les devises émergentes, qui ont notamment conduit le CAC40 à clôturer dans le rouge lundi et mercredi.

Mardi, la relative bonne performance de l'indice (+0,98%) a surtout été due à un rebond technique et la pause de jeudi (+0,55%) s'explique, elle, par la publication des chiffres de la croissance américaine, qui a été meilleure que prévue.

L'inquiétude sur ces pays émergents domine toutefois le climat général. Le rouble russe a notamment atteint, jeudi, son plus bas niveau face à l'euro. Elle n'est pas la seule: la roupie indienne, la livre turque, le rand sud-africain, la hryvnia ukrainienne, toutes ces monnaies ont été littéralement broyées cette semaine.

Ces devises souffrent de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) américaine. L'institution commence actuellement à réduire son soutien massif à l'économie. Mercredi soir, elle a annoncé diminuer un peu plus le montant de ces rachats d'actifs mensuels, qui passent ainsi de 75 milliards de dollars à 65 milliards.

6,6 milliards d'euros de fuite de capitaux

L'action de la Fed a pour conséquence de précipiter les rapatriements de capitaux des pays émergents vers les économies développées. Selon les données d'EPFR Global, les investisseurs ont ainsi retiré 6,64 milliards d'euros des fonds actions et obligations liés aux marchés émergents.

Ces retraits ont pour effet d'affaiblir les devises de ces pays qui ont tenté de réagir. Ainsi la Banque centrale de Turquie a plus que doublé ses taux directeurs, et la Banque centrale sud-africaine a également relevé ses taux.

A ces raisons techniques s'ajoutent également des troubles politiques dans certains pays, comme la Turquie et l'Ukraine.

Julien Marion