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Orange et Bouygues Télécom réfléchissent à un rapprochement

Martin Bouygues étudie toutes les solutions pour ne pas avoir à se rapprocher de Free.

Martin Bouygues étudie toutes les solutions pour ne pas avoir à se rapprocher de Free. - -

Les grandes manœuvres se poursuivent dans les télécoms. Après SFR et Numericable, Orange et Bouygues réfléchissent à un possible rapprochement. Arnaud Montebourg a confirmé les discussions ce matin sur BFMTV.

Bouygues en hausse de 5% à la Bourse de Paris, Orange de 1%. D'après Les Echos ce 16 mai, les deux seraient en discussions en vue d'un rapprochement.

Iliad, la maison-mère de Free, prend 5% également, mais plutôt grâce à son chiffre d'affaires en forte progression qu'à cette saison 2 du big bang des télécoms qui se prépare.

Après les fiançailles de SFR et Numericable, ce nouvel épisode commence d’emblée avec une surprise de taille, alors que tout le monde pariait sur un mariage Bouygues/Free.

Mais Martin Bouygues ne peut pas se résoudre à une alliance avec les "romanichels" comme il appelle affectueusement Xavier Niel et ses salariés. Il y a toujours une question d'égo que les analystes avaient écartée.

Mais c'est bien lui qui est à la manœuvre. C'est lui qui a fait le premier pas, avec Stéphane Richard. Ils se sont rencontrés, ils ont discuté d'un possible rapprochement. Très éventuel. En gros, "le dossier est instruit, mais on est très loin d'un accord".

Montebourg a vendu la mèche

Dans la position d'Orange, c'est extrêmement compliqué. Certes, une offre pareille ne se refuse pas, mais on ne sait pas comment l'accepter. C'est l'opportunité de devenir un acteur absolument considérable sur le marché des télécoms, un méga-opérateur doté de 37 millions de clients et 56% du marché. Sauf que cela poserait quelques problèmes concurrentiels, à la fois en France et à Bruxelles.

La question du financement est, elle aussi, épineuse. Orange est encore très endetté, à hauteur de 30 milliards d'euros. La situation du groupe de Stéphane Richard laisse penser que l'opération consisterait en un échange d'action, or Bouygues veut absolument du cash.

Le gouvernement, qui veut absolument un retour à trois opérateurs, suit tout ça de très près. D'ailleurs Arnaud Montebourg a presque vendu la mèche ! Il y a quelques jours, il prononce cette phrase, passée presque inaperçue: "la consolidation, on s’en occupe". L'une des sorties habituelles du ministre, s'est-on dit alors. Aujourd'hui, cette phrase prend une tout autre saveur. Il a d'ailleurs confirmé ce matin sur BFMTV et RMC l'ouverture de négociations.

Anthony Morel