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Bpifrance se doit d'aider les entreprises en difficulté

Bpifrance se doit de prendre plus de risques.

Bpifrance se doit de prendre plus de risques. - Eric Piermont - AFP

Les députés estiment que l'institution ne prend pas assez de risques. Surtout face aux entreprises qui ont des problèmes financiers.

Bpifrance est trop frileuse. C'est en substance le message qui ressort du rapport remis mercredi 30 septembre par les parlementaires, qui plaident notamment pour que l'institution investisse dans des entreprises en difficulté.

Les députés viennent de mettre le doigt sur un point sensible. Ils estiment que Bpifrance doit prendre plus de risques. Y compris dans des sociétés en retournement, c'est-à-dire en très grande difficulté financière. Un point sensible qui avait déjà alimenté le débat il y a deux ans, au moment de la création de la banque publique.

Vers la création d'un fonds?

Ce type d'opérations avait finalement été soigneusement exclu des missions de Bpifrance. Reste qu'aujourd'hui, cette proposition est soutenue par Emmanuel Macron. "Nous ne développons pas assez cette action, dont nous avons pourtant besoin", insiste le ministre. Ce dernier prône bien la création d'un fonds de retournement public, détenu à 49% par l'Etat et Bpifrance et à 51% par le privé.

Reste à convaincre Bpifrance qui est toujours fermement opposée à investir dans ce type d'entreprises. "Nous ne sommes pas là pour contenir la casse", prévient un porte-parole de l'institution.

Pour le rapporteur du texte, Laurent Grandguillaume, explique que certaines de ces entreprises en difficultés sont des pépites, qui souffrent ponctuellement à cause de la conjoncture. Il s'agit d'entreprises que les banques commerciales refusent d'aider. BPI France, en tant qu'acteur publique, ne peut pas se comporter comme les autres, explique le député. D'ailleurs, elle le fait déjà en soutenant des entreprises comme Vallourec ou Technip, qui donnent des signes de faiblesse. Pour BPI en France en revanche, pas question d'investir en direct dans ces entreprises, nous dit un porte-parole. Etre adossé à des investisseurs privés, c'est la garantie de ne pas jouer un rôle purement politique.

Caroline Morisseau