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Energie

Brésil: Areva va terminer la construction d’une centrale nucléaire, 40 ans après

A Angra dos Reis, deux réacteurs nucléaires construits par Siemens à la fin des années 70 fonctionnent déjà.

A Angra dos Reis, deux réacteurs nucléaires construits par Siemens à la fin des années 70 fonctionnent déjà. - -

Areva a gagné un contrat pour finir la construction de la centrale d’Angra 3 au Brésil. Celle-ci avait démarré en 1974, et est terminée à environ 50%. Le réacteur devrait enfin voir le jour pour 2018.

C’est un record: il faudra finalement plus de quarante ans pour terminer le réacteur nucléaire d’Angra 3, au Brésil. Areva a annoncé, jeudi 7 novembre, avoir remporté un contrat pour finir cette centrale nucléaire inachevée.

Le contrat, en négociations depuis deux ans, s’élève à 1,25 milliard d’euros. Areva prévoit de terminer la centrale pour 2018, en partenariat avec le groupe brésilien Electrobras Electronuclear. Ce dernier envisage la construction de quatre autres réacteurs nucléaires dans le pays à l’horizon 2030.

Un projet de 1974...

L’histoire remonte à 1974. Siemens et Framatom (ex-Areva) se lancent alors dans la construction de trois réacteurs nucléaires sur le site d’Angra, au sud-est du Brésil. Les deux premiers sont finalement raccordés respectivement en 1985 et 2000.

Mais le réacteur d’Angra 3, lui, ne sera jamais fini. Les travaux s’arrêtent en 1986 par manque de financement. En 2009, Siemens se retire définitivement du capital d’Areva, et le groupe français récupère le projet du nucléaire au Brésil.

... qui doit répondre aux normes post-Fukushima

Selon Areva, Angra 3 est déjà fini à 50%. "Le réacteur est en place, les composants principaux sont en place", a expliqué le directeur commercial du groupe. Areva va désormais réaliser le centre de commande et de contrôle, ainsi que plusieurs travaux d’ingénierie.

Le groupe français pourrait également utiliser les composants stockés depuis les années 80, à condition qu’ils respectent les tests de sécurité. "Le design d'Angra 3 intègre les dernières améliorations en termes de sûreté, et répond aux directives de l'AIEA et aux normes post-Fukushima", tient à rassurer Areva dans un communiqué.

Le spécialiste du nucléaire avait déjà remporté un contrat similaire aux Etats-Unis. Il s’agissait de finir la centrale nucléaire inachevée de Bellefonte, dans l’Alabama. Mais face à l’explosion des gaz de schiste, bon marché, le projet a une nouvelle fois été suspendu.

Audrey Dufour