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Brexit: le top 15 des biens français qui s'exportent le mieux vers le Royaume-Uni

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- - Kenzo TRIBOUILLARD - AFP

La France exporte plus de 30 milliards d'euros de biens par an outre-Manche. L'automobile, les boissons ou encore les vêtements font partie des produits les plus plébiscités par les Britanniques. Mais le Brexit pourrait changer la donne.

Normes disparates, quotas d'importations, contrôles douaniers: doit-on s'attendre à une forte décrue des exportations françaises vers le Royaume-Uni? Londres et Bruxelles, après le départ officiel des Britanniques, se donnent 11 mois, durant lesquels les relations entre la Grande-Bretagne et les Vingt-Sept sont inchangées, pour trouver un terrain d'entente et poser les bases d'un accord commercial. Or, rien n'est encore sûr: en cas d'accord a minima, ou faute d'accord, il risque d'être bien plus difficile pour les entreprises tricolores de vendre leurs produits de l'autre côté de la Manche.

Le marché britannique est loin d'être anecdotique pour l'économie française. En douze mois, entre décembre 2018 et novembre 2019, la France a exporté près de 34 milliards d'euros de biens vers le Royaume-Uni, soit 6,7% de ses exportations totales, souligne une note de l'IESEG School of Management, reprenant les données de l'institut statistique européen Eurostat. "Cela permet d’apprécier l’ampleur des exportations françaises qui sont à risque d’une forte diminution", prévient son auteur, Eric Dor, directeur des études économiques de l'école de commerce lilloise.

L'automobile en tête

En tête du classement: l'automobile. Les exportations de l'industrie automobile françaises pèsent plus de 3,8 milliards d'euros, et plus de 11% de toutes les exportations tricolores, sur ces douze derniers mois. Suivent les articles manufacturés divers – une catégorie qui regroupe aussi bien les armes que les jouets, la papeterie et la bijouterie – pour près de 2,9 milliards d'euros et 8,5% du total des exportations. Transports ferroviaire, aérien et maritime ("Autres matériels de transport") occupent la troisième marche du podium avec 2,2 milliards d'euros de biens et 6,6% des exportations françaises.

Du côté des services, les exportations vers le Royaume-Uni grimpent à 27,7 milliards d'euros entre décembre 2018 et novembre 2019, et pèsent pour plus de 11% du total des exportations françaises de services. Celles-ci pourraient être, elles aussi, mises en péril. "La négociation va se concentrer sur le libre échange des biens (…). Il est plausible qu’il y ait peu d’accord sur les services. De surcroît, le Royaume Uni souhaite échapper à la réglementation européenne sur les services, en particulier financiers, ce qui va compliquer les reconnaissances réciproques avec l'UE", avertit l'IESEG.

Jérémy Bruno