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Brexit: pourquoi Paris peine à attirer la finance

Alors que le Royaume-Uni va déclencher ce mercredi le processus de sortie de l’UE, beaucoup d’établissements financiers s’apprêtent à fuir la City. Mais Paris ne les attire pas vraiment.

La Première ministre britannique Theresa May a signé la lettre officielle qui sera remise ce mercredi à Bruxelles pour stipuler que le Royaume-Uni lance les négociations du Brexit. Un acte symbolique majeur. Avant même cette signature, de nombreux établissements financiers ont commencé à plancher sur leur éventuel départ de la City. Et de nombreuses places financières européennes sont sur les rangs pour les accueillir. Mais Paris a pour l'instant bien du mal à s'imposer dans la compétition.

La France va en effet devoir frapper bien plus fort si elle veut concrétiser ses ambitions: si la région Ile-de-France espère récupérer 10.000 emplois directs grâce au Brexit, on n'en est pour l'instant qu'à 1.000. A l'heure actuelle, seul HSBC a ainsi prévu de faire venir une partie de ses équipes.

"Le problème, c'est que nous ne sommes pas du tout soutenus par les pouvoirs publics" regrette un haut responsable de la place de Paris.

Les charges sociales bien plus élevées qu'à Francfort

Et ce n'est pas en vantant notre qualité de vie ou en aménageant le régime des impatriés que l’on va convaincre, explique le responsable d'une grosse banque américaine.

Ce que regardent les managers de Wall Street, c'est leur rentabilité. Ces derniers se moquent pas mal de savoir si les gens sont heureux. Autrement dit, ce qu'ils attendent c'est plus de flexibilité en matière d'emploi, plus de stabilité fiscale et surtout moins de charges sociales. Les dirigeants de Paris Europlace sont en contact avec les équipes de campagne car c'est désormais sur le futur président qu'ils comptent pour provoquer un véritable électrochoc. 

Caroline Morisseau