BFM Business
Culture loisirs

Brief.me, antidote à l'overdose d'information

La newsletter payante Brief Me effectue pour vous une sélection drastique dans le flot d'informations qui submergent tout un chacun quotidiennement.

La newsletter payante Brief Me effectue pour vous une sélection drastique dans le flot d'informations qui submergent tout un chacun quotidiennement. - Philippe Huguen-AAFP

"Un an après son lancement, la newsletter d'information revendique 1.000 abonnés payants. La start-up française a levé 172.000 euros en crowdfunding et auprès du Fonds pour l'innovation numérique de la presse de Google."

Trop d'information tue l'information. Tel est le postulat de ces newsletters qui se proposent d'effectuer pour vous une sélection drastique dans les flots de nouvelles qui vous submergent. Il y a les américains The skimm, ou encore le News digest de Yahoo! Et il y a les Français Time to sign off et depuis un an, Brief.me.

Chaque soir, ses abonnés reçoivent un email où dix sujets sont sélectionnés dans l'actualité du jour. Chaque sujet est vérifié, puis traité en quelques phrases, de manière claire et pédagogique, avec un lien renvoyant vers un article plus complet trouvé ailleurs sur le web. Cette sélection est effectuée par deux journalistes, et non automatique comme chez Yahoo! News Digest.

Des jeunes prêts à payer

Pour son fondateur Laurent Mauriac, "Brief.me répond à un vrai besoin. Nos abonnés sont trop occupés pour consacrer beaucoup de temps à s'informer en détail. Ils sont intéressés par l'actualité sans pour autant être accrocs". 

En pratique, "il y a beaucoup d'actifs, mais aussi d'étudiants. Globalement, la moitié a moins de 30 ans, ce qui nous a surpris, et qui montre que les jeunes sont prêts à payer pour s'informer".

Les limites de la gratuité

Car, contrairement à la plupart des autres lettres d'information financées par la publicité, Brief.me est payante: 3,9 euros par mois (un tarif réduit pour les étudiants sera bientôt lancé).

"À 'Rue 89', j'ai constaté les limites du modèle gratuit financé par la publicité, qui dépend beaucoup trop de la conjoncture", explique Laurent Mauriac, qui a co-fondé le site d'information en 2007, et qu'il a quitté mi-2014 après son rachat par L'Obs. "J'ai donc voulu expérimenter un modèle payant. Nous constatons que les gens sont prêts à payer si on leur rend un réel service. Et l'interaction avec le lecteur -que nous sondons régulièrement- est beaucoup plus forte. Par exemple, chaque semaine, nos abonnés choisissent quel sujet nous allons développer dans notre édition du week end".

Revers de la médaille

Revers de la médaille: "Le recrutement des lecteurs prend beaucoup plus de temps. Il faut être patient pour trouver la niche qui correspond à notre offre. Mais les signaux sont encourageants. Nos abonnés apprécient le produit, se réabonnent à 70%, et le recommandent autour d'eux. Nous avons dépassé les 1.000 abonnés, et en recrutons 150 nouveaux chaque mois". Des chiffres toutefois inférieurs aux espérances affichées lors du lancement (5 à 10.000 abonnés en un an).

Pour atteindre l'équilibre, Brief.me a besoin de 5.000 abonnés, afin de faire vivre ses 3 salariés. Pour l'instant, la start-up fonctionne grâce aux fonds levés en crowdfunding sur Ulule (22.000 euros) et auprès du Fonds pour l'innovation numérique de la presse financé par Google (150.000 euros). 

Jamal Henni