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Transports

Bruxelles accuse deux compagnies de pratiques anti-concurrentielles

Les compagnies Brussels Airlines et  TAP Portugal sont soupçonnées d'entente dans l'exploitation de la ligne Bruxelles-Lisbonne afin de faire monter les prix. (image d'illustration)

Les compagnies Brussels Airlines et TAP Portugal sont soupçonnées d'entente dans l'exploitation de la ligne Bruxelles-Lisbonne afin de faire monter les prix. (image d'illustration) - Patricia De Melo Moreira - AFP

La Commission européenne accuse les compagnies aériennes Brussels Airlines et TAP Portugal d'avoir violé les règles de concurrence applicables dans l'Union européenne.

Une "coopération" entre Brussels Airlines et TAP Portugal aurait restreint "la concurrence entre les deux compagnies aériennes en violation des règles" de l'Union européenne, écrit jeudi dans un communiqué la Commission, qui avait ouvert une enquête en février 2011. 

Brussels Airlines et TAP Portugal se sont entendues en 2009 sur un accord de partage des codes sur la ligne Bruxelles-Lisbonne, une pratique courante des compagnies aériennes qui leur permet de commercialiser les vols d'une autre compagnie, généralement en échange d'une rémunération. Ces accords leur offrant surtout la possibilité d'étendre leur couverture du réseau et d'améliorer les connexions pour les passagers.

L'enquête de la Commission a mis en évidence que Brussels Airlines et TAP Portugal étaient en fait les deux seules compagnies à exploiter la ligne et que leur entente les avait amenées à réduire le nombre de sièges commercialisés tout en "alignant totalement leurs structures tarifaires ainsi que le prix de leurs billets sur la ligne". Résultat: "Une hausse des prix" et "une diminution du choix pour les consommateurs".

Les deux compagnies invitées désormais à se défendre

"Les griefs retenus par la Commission ont trait aux trois premières années de l'accord", précise-t-elle. Une communication des griefs est une étape formelle dans une enquête de concurrence, qui permet aux parties d'exercer leur droit à la défense. 

Les deux entreprises, perquisitionnées fin 2011 dans cette affaire, peuvent maintenant examiner les documents incriminants, y répondre par écrit et être entendues pour faire part de leurs observations. Brussels Airlines doit bientôt passer sous le pavillon du groupe aérien allemand Lufthansa, qui a annoncé le mois dernier qu'il allait racheter les 55% de la compagnie belge qu'il ne détenait pas encore. 

La Commission européenne avait également ouvert en 2011 une enquête sur les liaisons Munich-Istanbul et Francfort-Istanbul, principalement exploitées par la Lufthansa et Turkish Airlines, qu'elle a décidé de clore jeudi.

A.M. avec AFP