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Energie

Bruxelles ne veut plus taxer les panneaux solaires chinois 

Une ferme photovoltaïque en Chine.

Une ferme photovoltaïque en Chine. - STR - AFP

La Commission européenne souhaite supprimer, au cours des 18 prochains moins, les mesures anti-dumping prises à l'encontre des panneaux photovoltaïques chinois.

L'Union européenne fait un geste envers les professionnels des énergies renouvelables, en proposant de supprimer, graduellement, les taxes affectant les panneaux solaires importés de Chine. Ces droits de douane avaient été mis en place fin 2013 afin de protéger l'industrie européenne face aux produits chinois. Mais certaines entreprises, dépendantes des panneaux solaires chinois pour leur activité réclamaient depuis leur suppression car ces droits augmentent leurs coûts.

"Il ne fait aucun doute que nous avons le droit de protéger notre industrie" a déclaré le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. "Mais dans le premier temps, il nous faut prendre en compte les autres entreprises, qui importent ces produits" a-t-il ajouté. Ces sociétés emploient des milliers de personnes à travers l’Europe et sont essentielles pour que l’Union européenne remplisse ses objectifs environnementaux a-t-il insisté.

"Le collège des 28 commissaires européens a étudié les options, en prenant en compte les intérêts de chacun et a décidé de maintenir les mesures contre la Chine pendant 18 mois avec une suppression graduelle" a précisé Frans Timmermans. Cette proposition, qui doit permettre aux producteurs de panneaux solaires européens de "s’adapter à la nouvelle situation", doit maintenant être soumise aux États membres.

Ces nouvelles règles "ne vont pas assez loin"

L'association SolarPower Europe, qui regroupe des industriels du secteur du solaire européen, mais aussi américains ou asiatiques, et qui s'opposait à ses mesures anti-dumping, s'est dit satisfaite à condition que cette annonce conduise à une réelle suppression de ces mesures dans 18 mois. Sinon cela voudrait dire que ces nouvelles règles "ne vont pas assez loin", prévient SolarPower Europe dans une déclaration transmise à l'AFP.

L'organisation se dit par ailleurs "déçue" que cette suppression des mesures anti-dumping puisse ne pas concerner les cellules photovoltaïques, un des composants des panneaux solaires, essentiellement fabriquées en Chine. Un autre regroupement d'industriels européens du secteur, EU Prosun avait lui réclamé une prolongation des mesures douanières.

L'UE semble vouloir se rapprocher de la Chine 

La période transitoire de 18 mois est "très courte" pour permettre aux fabricants européens de s'adapter, estime Xavier Daval, le président de la branche solaire du Syndicat français des énergies renouvelables (SER), craignant une vraie menace pour les industriel européens. 

La Commission avait imposé ces droits de douane fin 2013, un dossier sensible qui avait fait craindre le démarrage d'une guerre commerciale avec Pékin. Mais dans un environnement commercial incertain depuis l'élection aux Etats-Unis de Donald Trump, adepte du protectionnisme, l'Union européenne semble vouloir se rapprocher de la Chine.

"Si la montée du protectionnisme constitue une menace pour l'économie chinoise, nous sommes prêts à nous engager et à le combattre ensemble", avait avancé en début de semaine la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström.

Le commerce entre l'UE et la Chine s'élevait en 2015 à 520 milliards d'euros, mais les Européens accusent un déficit commercial de 180 milliards d'euros.

A.M. avec AFP