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Le business du poker est-il à bout de souffle?

La taxation des gains est notamment dénoncée par les exploitants des sites de Poker en ligne.

La taxation des gains est notamment dénoncée par les exploitants des sites de Poker en ligne. - -

L'Arjel a publié, ce lundi 19 août, des chiffres mi-figue mi-raisin pour l'ensemble du marché des jeux en ligne au deuxième trimestre. Le poker est particulièrement impacté, avec une baisse des mises de 16%.

Bilan mitigé pour le marché des jeux d'argent en ligne. L'Arjel, l'Autorité de régulation des jeux en ligne, vient de publier les chiffres du deuxième trimestre. Et si les paris sportifs s'en sortent plutôt bien, avec une augmentation des mises de 6%, le poker lui est à -16%. Du jamais vu depuis l'ouverture du marché à la concurrence.

Le phénomène poker en ligne serait-il en train de s'essouffler? Depuis la légalisation des jeux d'argent en ligne, jamais la baisse des mises n'avait été aussi significative. A écouter un fin connaisseur du secteur, l'un des éléments d'explication est la fuite massive des gros joueurs, ceux qu'on surnomme les "sharks", les "requins".

Depuis l'ouverture du marché, les contrôles fiscaux se seraient multipliés. L'Etat estime que le poker, contrairement au loto par exemple, n'est pas un jeu de hasard, et que ses gains doivent être taxés.

Les exploitants à la peine

Résultat: ces professionnels qui, sur internet, jouent sur plusieurs tables à la fois et enchaînent parfois plusieurs centaines de tournois par jour, se mettent à déserter.

Beaucoup se sont exilés à Londres ou à Malte, où la fiscalité est plus clémente. D'autres, par un habile bricolage informatique, contournent l'interdiction de jouer sur des sites de poker étrangers.

Quant aux exploitants des sites de poker, qui pestent depuis le début contre une taxation excessive, ils ne voient pas vraiment l'avenir en rose. Dernière illustration en juin, le groupe Partouche a carrément annoncé la fermeture définitive de son site de poker. Raison avancée: impossible d'être rentable, même à moyen terme.

Anthony Morel