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Comment l'alsacien Caddie est sorti de l'ornière

Caddie, après plus de cinq ans de difficultés, semble sorti de l'ornière depuis sa reprise par son ancien directeur général.

Caddie, après plus de cinq ans de difficultés, semble sorti de l'ornière depuis sa reprise par son ancien directeur général. - FREDERICK FLORIN - AFP

Le fabricant de chariots pour supermarchés avait frôlé la faillite en 2014. Il est revenu sur de bons rails depuis sa reprise par son ancien directeur général, même si ce dernier reste prudent pour l'avenir.

Avec un nom si connu qu'il est entré dans le langage commun, on imaginait l'entreprise à l'abri de tout remous. Et pourtant, Caddie a vécu cinq années douloureuses, au cours desquelles cette entreprise alsacienne est passée à deux doigts de la faillite. Aujourd'hui, son nouveau propriétaire, Stéphane Dedieu, un ancien de la maison, assure que "les signaux sont repassés au vert", dans Le Matin, ce vendredi. 

Depuis fin octobre qu'il a repris les manettes du fabricant de chariots de supermarchés, l'usine a été remise d'aplomb. "De nouveaux ordinateurs ont été achetés, les pelouses du site, où trône un caddie géant, bien tondues... et surtout, les carnets de commandes sont de nouveau remplis", souligne le quotidien suisse.

Une grosse commande venue d'Arabie saoudite

Tout en restant prudent pour l'avenir, le nouveau patron, qui a été longtemps directeur à l'export du groupe, se félicite que "50% du chiffre d'affaires" soit désormais réalisé à l'étranger. Une proportion amenée à grandir encore puisque le groupe a reçu une "grosse commande d'Arabie Saoudite" et mène des "discussions" en Europe centrale.

Un beau chemin parcouru pour cette entreprise qui a connu une longue descente aux enfers après 2009. Malgré un plan de départ de plus de 200 salariés sur 700, le groupe n'était pas parvenu à se relever. Il est finalement racheté par le groupe Altia, aidé par l'ancêtre de BPI France, la Banque publique d'investissement, en 2012. Le nouvel actionnaire rétrograde Stéphane Dedieu, qui quitte alors l'entreprise. Aujourd'hui, il dit que "les gens d'Altia étaient des croqueurs d'entreprise, pas des industriels".

De fait, au printemps 2014, l'entreprise est de nouveau au bord du dépôt de bilan. Elle a pourtant lancé fin 2013, un nouveau chariot, a moitié en plastique, censé lui faire récupérer 30% de parts de marchés. Mais justement, ces efforts consentis pour relancer l'activité ont privé Caddie de trésorerie. Quand bien même les commandes sont en hausse, le groupe est à court de liquidité pour payer ses fournisseurs, et la production s'arrête.

De 700 à cent employés

En juin 2014, Caddie est placé en redressement judiciaire. En août, c'est son actionnaire lui-même, Altia, qui est placé en redressement. Finalement, l'ancien directeur général revient en sauveur. Fin 2014, Stéphane Dedieu rachète la société alsacienne avec l'aide de la BPI qui injecte plus de 2 millions d'euros. Il ne garde qu'une centaine d'employés sur les près de 400 qui travaillaient encore pour Caddie à ce moment-là. Depuis, le nouveau propriétaire qui s'était engagé à ne procéder à aucun licenciement économique pendant deux ans a pu rembaucher une vingtaine d'anciens, dont 6 en CDI.

Stéphane Dedieu détient 65% du capital de la nouvelle société. L'italien Bertoldi, qui distribue Caddie depuis 1961, en a pris 25%, et l'allemand Shopbox, spécialisé dans l'entretien et la maintenance de chariots, les 10% restant. Au moment de la reprise, ils visaient un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros en 2015, loin des 37 millions d'euros réalisés en 2013. Aujourd'hui, ils tablent plutôt sur 18 millions d'euros, et un résultat net positif.

Le nouveau projet phare du groupe? Investir 600.000 euros dans une nouvelle ligne de montage qui permettra de personnaliser davantage chaque chariot pour chaque client. 

N.G.