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Carburant: les distributeurs accusés d'augmenter leurs marges

Les prix des carburants, hors diesel, en station-service, baissent moins qu'ils ne le devraient, selon la CLCV.

Les prix des carburants, hors diesel, en station-service, baissent moins qu'ils ne le devraient, selon la CLCV. - PHILIPPE HUGUEN - AFP

L'association de consommateurs CLCV reproche aux distributeurs de carburants de profiter de la baisse du pétrole pour augmenter leurs profits, au détriment de la baisse des prix à la pompe.

A mesure que les cours du pétrole s'effondrent, les prix à la pompe baisse, mais moins rapidement, et surtout dans une moindre mesure. Plusieurs raisons à cela: la fiscalité, qui compose deux tiers des prix du carburant à la pompe, ne baisse pas, pas plus que le coût de la logistique. Ces explications ne satisfont pas l'association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie, association de défense des consommateurs).

Après avoir épluché les chiffres de la Direction générale de la concurrence, de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, elle estime que les prix pourraient baisser davantage si les distributeurs n'augmentaient pas leurs marges.

50% de baisse du prix pétrole

Les cours du pétrole ont chuté de près de 50% par rapport à leur pic de l'année atteint en juin. Les prix à la pompe, eux, ont baissé de 17%, selon les calculs du Parisien ce 26 décembre. En cause: les distributeurs qui profiteraient de cette conjoncture pour faire un petit peu plus de profit sur chaque litre vendu.

En parallèle de la chute des cours, depuis mi-novembre, les marges de la distribution sur l'essence sans plomb et le fioul domestique sont reparties à la hausse et "atteignent des niveaux trop élevés", note la CLCV. Le diesel est en revanche épargné par ce phénomène.

Des marges en hausse de 3 centimes par litre

Pour l'essence par exemple, la marge brute, c'est-à-dire la différence entre coût de production et prix de vente, est passée de 9,4 centimes par litre de carburant à 12,4 centimes la troisième semaine de décembre. Sur le fioul domestique, celui utilisé dans les chaudières, la marge des distributeurs se maintenait en moyenne à 12 centimes le litre sur l'année, et est brusquement passée à 15,1 centimes la troisième semaine de décembre.

L'association estime que ces marges n'ont pas encore tout à fait atteint "des niveaux déraisonnables". Pour autant, elle appelle les distributeurs de carburant à redresser la barre très vite et à respecter leur engagement de ne pas pratiquer des marges de distribution excessives en cette période de baisse du prix du baril".

Elle appelle en outre les compagnies aériennes à supprimer la majoration tarifaire liée au carburant. L'achat de kérosène représente en effet leur deuxième poste de dépenses. Mais l'impact de la baisse du pétrole n'a pas encore eu d'effet sur le prix des billets. Les compagnies expliquent cet immobilisme par la baisse de l'euro par rapport au dollar, le fait que le carburant utilisé aujourd'hui a été négocié il y a six mois, et enfin l'effet pervers des assurances sur la volatilité des cours, qui amenuisent les hausses et les baisses. 

N.G.