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Carlos Ghosn bientôt également au volant de Mitsubishi?

Carlos Ghosn est déjà PDG de l'alliance Nissan-Renault

Carlos Ghosn est déjà PDG de l'alliance Nissan-Renault - Charles Simon - AFP

Le PDG de l'alliance Renault-Nissan devrait, selon le quotidien nippon Nikkei, prendre la place de numéro un de Mitsubishi, en plus de ses fonctions actuelles. En Bourse, le titre flambe.

Carlos Ghosn plus multi-casquettes que jamais? L'actuel PDG de Nissan et Renault pourrait aussi devenir celui de Mitsubishi Motors, selon le journal Nikkei. Une information qui a fait bondir l'action de ce constructeur d'automobiles mercredi à la Bourse de Tokyo.

Le titre Mitsubishi Motors a fini sur un gain de 7,85% à 522 yens après avoir atteint jusqu'à 536 yens (+10,74%) dans les minutes suivant la publication de cette information sur le site internet du quotidien Nikkei. L'action Nissan, elle, n'en a pas bénéficié, elle n'a pris que 0,52% à 1.004,5 yens.

La direction de Mitsubishi Motors souhaite que Carlos Ghosn prenne la restructuration en main après l'entrée de Nissan au capital du groupe à hauteur de 34% dans le courant du mois, écrit le journal économique souvent très bien informé, sans citer ses sources.

Pas une énorme surprise

Cette nomination devrait être approuvée en décembre par les actionnaires et administrateurs de Mitsubishi Motors, précise le Nikkei. Contactée par l'AFP, une porte-parole de Mitsubishi Motors n'a pas souhaité commenter dans l'immédiat ces informations.

Le cas échéant, l'arrivée de Carlos Ghosn aux commandes ne serait pas une énorme surprise, les observateurs se doutant depuis des semaines qu'en décidant d'investir, le patron de Nissan aurait d'une façon ou une autre la haute main sur les orientations de Mitsubishi Motors.

Ce groupe est en pleine phase de convalescence après un scandale de maquillages de données sur ses véhicules, une vilaine affaire qui aurait pu mettre en péril l'entreprise si Nissan (qui lui achète des mini-véhicules pour les revendre sous sa marque) n'avait pas volé à sa rescousse.

En prenant un tiers de l'entreprise en vertu d'un accord annoncé en mai, Nissan entend accompagner une restructuration bénéfique pour les deux, Mitsubishi Motors disposant de technologies qui peuvent être utiles à Nissan et les méthodes appliquées chez ce dernier sont censées se montrer efficaces aussi chez Mitsubishi Motors.

Un espoir

Les investisseurs japonais ont une image plutôt positive de la façon dont Carlos Ghosn gère les sociétés qu'il dirige, louant une stratégie jugée claire et une volonté farouche de réduire les coûts pour améliorer la rentabilité.

La montée de l'action reflète l'espoir qu'il réussira chez Mitsubishi Motors comme chez Nissan, entreprise qu'il a redressée alors qu'elle était aux abois quand Renault a décidé en 1999 d'en prendre le contrôle partiel.

Mitsubishi Motors se trouve aujourd'hui lui aussi dans une situation difficile. Le constructeur avait, le 20 avril, admis des manipulations de données sur quatre modèles de mini-voitures, dont deux construits pour Nissan. Mitsubishi Motors a ensuite avoué avoir utilisé des tests non homologués au Japon depuis 25 ans sur plusieurs autres véhicules, d'où cette enquête du gouvernement.

Du fait de cette délicate épreuve, le constructeur japonais devrait accuser au cours de l'exercice 2016-2017 sa première perte financière en huit ans.

J.M. avec AFP