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Le procès de Carlos Ghosn s'ouvrira en avril

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- - JIJI PRESS / AFP

Carlos Ghosn va encore disposer de quelques mois pour préparer sa défense. Selon l'agence de presse japonaise Kyodo, la première audience publique de son procès est prévue dans 7 mois, en avril 2020.

La date précise n'est pas encore définitivement fixée mais, d'après Kyodo, « le tribunal de Tokyo souhaite tenir jusqu'à trois audiences par semaine à compter du 21 avril ». Outre le prévenu Carlos Ghosn, d'actuels et anciens responsables de Nissan seront également entendus selon l'agence.

Carlos Ghosn est sous le coup de quatre inculpations, dont deux sur des rémunérations différées non déclarées, pour lesquelles sont aussi mis en cause son ex-collaborateur, Greg Kelly, et le constructeur Nissan en tant que personne morale.

Le procès sur ce volet de l'affaire devrait concerner les trois prévenus, alors que les avocats de Carlos Ghosn avaient demandé qu'ils soient dissociés par souci d'équité. L'ex-patron de Nissan, Renault et de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, est en outre inculpé à deux reprises pour « abus de confiance aggravé » concernant des transferts de fonds à des intermédiaires de Nissan en Arabie saoudite et à Oman. Selon les chefs d'accusation présentés par les procureurs, une partie de cet argent aurait été utilisée pour des investissements personnels. 

Carlos Ghosn avait été arrêté en novembre 2018 et libéré sous caution au printemps dernier. Il est actuellement assigné à résidence à Tokyo, avec interdiction de voir son épouse et de la contacter. Des conditions dénoncées par ses avocats.

Depuis, il rencontre régulièrement les juges et les procureurs au cours d'audiences préalables au procès, réunions qui se dérouleront jusqu'en mars. C'est lors de ces conciliabules que les avocats de Carlos Ghosn prennent peu à peu connaissance du dossier auquel ils n'ont toujours pas complètement accès, ce qu'ils considèrent comme un handicap pour préparer la défense de leur client.

L'ancien patron franco-libano-brésilien de 65 ans dénonce depuis le début de l'affaire un « complot » ourdi par Nissan pour empêcher une intégration plus poussée avec le constructeur automobile français Renault.

Carlos Ghosn encourt une peine de 10 millions de yens, soit environ 80 000 euros d'amende et 10 ans de prison pour ses omissions de déclarations. Concernant l'abus de confiance, la peine maximale peut aller jusqu'à 15 ans. 

Celui qui a succédé à Carlos Ghosn à la tête de Nissan, Hiroto Saikawa, a lui même dû quitter ses fonctions de directeur général cette semaine, poussé vers la sortie par le nouveau conseil d'administration du groupe après avoir été rattrapé par une affaire de rétributions indues.

S.S. avec AFP