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Le Japon a mené une "action commando" pour se débarrasser de Ghosn, dénonce son avocat 

Invité sur BFM Business, Jean-Yves Le Borgne, l'un des avocats de l'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan, revient, un an après l'arrestation de ce dernier, sur une opération qu'il qualifie de "système organisé de taupes".

Il y a un an, Carlos Ghosn était interpellé par la police japonaise alors qu'il venait d'atterrir à Tokyo. L'occasion pour son avocat Jean-Yves Le Borgne d'à nouveau pointer du doigt une opération orchestrée selon lui par le camp nippon et visant à se débarrasser de la présence française au sein de l'alliance Renault-Nissan.

"Vous savez, se débarrasser d'un grand dirigeant d'entreprise – je dirais - par des voies normales, (…) ce sont des choses compliquées et incertaines", explique Jean-Yves Le Borgne. Et de poursuivre: "Quand, tout à coup, le même homme se retrouve derrière les barreaux – que ce soit à juste titre ou pas – on est débarrassé. Et je pense que c'est ce choix un peu brutal, ce choix d'une action commando que le Japon a saisi pour se débarrasser du patron français. Car il ne faut pas oublier cela. En réalité, c'est la domination de la France, la domination de Renault, la présence de Carlos Ghosn –dont on dit à juste titre qu'il était (...) pratiquement le seul vrai lien entre Renault et Nissan, dont il fallait se débarrasser parce qu'il fallait 'rejaponiser' Nissan".

Défendre Carlos Ghosn, un frein pour l'alliance? 

Et quand on lui demande si le fait d'assurer la défense de Carlos Ghosn ne va pas in fine à l'encontre de la volonté du gouvernement français de redonner un nouveau souffle à l'alliance, son avocat répond que "si les Japonais avaient été si favorables à l'alliance, ils n'auraient pas chassé, dans les conditions que nous venons d'évoquer, Carlos Ghosn qui était l'alliance, qui incarnait l'alliance". Et de conclure: "Nous ne sommes pas en train de gêner l'alliance. C'est au contraire parce que l'alliance gênait les Japonais qu'ils ont fait ce qu'ils ont fait".

J.C-H