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Carlos Ghosn: "Nous voulons arriver en premier sur la voiture autonome"

Carlos Ghosn interviewé par Hedwige Chevrillon depuis Davos

Carlos Ghosn interviewé par Hedwige Chevrillon depuis Davos - BFM Business

Interviewé par BFM Business depuis le Forum économique de Davos, le PDG de l'alliance Renault-Nissan est revenu sur l'actualité géopolitique et a évoqué ses projets sur la voiture sans chauffeur.

Carlos Ghosn nourrit d'importantes ambitions sur la voiture sans conducteur. Interviewé ce vendredi 20 janvier par BFM Business dans le cadre du Forum économique de Davos, le PDG de l'alliance Renault-Nissan et président du conseil d'administration de Mitsubishi a ainsi levé le voile sur les projets de son groupe.

"Nous voulons arriver en premier sur les voitures autonomes et sur les voitures connectées, c'est-à-dire être le premier sur le marché. Cela veut dire que non seulement nous avons fait des investissements sur des prototypes, mais aussi que nous nous efforçons de la [la voiture, ndlr] rendre moins chère et plus fiable".

2020 pour la voiture sans chauffeur

Carlos Ghosn a notamment livré un échéancier: "2018: autoroute, 2020: routes et villes et 2022: voiture sans chauffeur", détaille-t-il.

Interrogé sur le prix, le PDG de Renault-Nissan a indiqué que cette donnée serait importante "lorsque la voiture arrivera sur le marché".

"Mais nous testons constamment le prix que le consommateur est prêt à payer pour cette technologie. Par exemple, en 2016, Nissan a mis sur le marché au Japon un mini-van avec autonomie de fonctionnement sur autoroute. Nous avons mis un prix là-dessus: 1.000 dollars. 60% des acheteurs de la voiture l'achètent avec cette option. C'est un indicateur important", a-t-il développé.

"Nous nous conformerons à la régulation européenne"

Interrogé sur l'instruction judiciaire menée par la justice française sur les émissions polluantes des moteurs diesel de Renault, Carlos Ghosn a réaffirmé que son groupe n'avait rien à se reprocher.

À la suite du Dieselgate de Volkswagen, "les régulateurs ont commencé à se demander si d'autres constructeurs avaient triché. Pour le moment la réponse est 'non'. Derrière on a commencé à se dire 'que se passe-t-il en dehors des conditions d'homologation'. Et là on découvre que les moteurs ont des niveaux d'émission très différents, ce qui n'est pas une surprise", a-t-il développé.

"Là où il y a débat c'est de savoir ce qui est permis en dehors de ces conditions d'homologation. Sur ce sujet nous attendons une réglementation, qui a été annoncée par la communauté européenne et qui sera valable en 2018. Et nous nous y conformerons", a assuré le numéro 1 de Renault.

Prudent sur Trump

Actualité oblige, Carlos Ghosn a également évoqué l'arrivée au pouvoir de Donald Trump. Il a rappelé que la stratégie des constructeurs en Amérique du Nord avait été jusque-là régie par l'ALENA, l'accord de libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada. "Vous avez un président qui arrive et qui dit qu'il va changer les règles pour qu'elles lui soient plus favorables, car il est à la tête de la plus grande économie. Il faut être prudent et attendre de savoir quelles seront ces nouvelles règles. D'ores et déjà je peux vous dire que tout le monde s'y adaptera. Les États-Unis sont le deuxième marché mondial pour l'automobile, donc nous prenons très au sérieux ce que l'administration nous dit", a-t-il développé.

Abordant ensuite le cas du Brexit, alors que Nissan possède la plus grande usine d'assemblage automobile du Royaume-Uni à Sunderland, Carlos Ghosn a affiché sa confiance. "Il y a toujours eu une très bonne relation entre Nissan et l'ensemble des gouvernements de n'importe quel parti qu'il soit. Cela fait 19 ans que je suis à la tête de Nissan et tous les Premiers ministres anglais quand ils ont donné un engagement l'ont ensuite tenu, que ce soit Tony Blair, Gordon Brown, David Cameron et donc maintenant Theresa May. Quand elle dit 'nous préserverons la compétitivité de Sunderland au travers du Brexit', nous lui faisons confiance", a-t-il assuré.

J.M.