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Carrefour : la spécialiste du digital à la tête des hypers

Marie Cheval prend la tête des hypermarchés Carrefour en France

Marie Cheval prend la tête des hypermarchés Carrefour en France - PASCAL PAVANI / AFP

Carrefour a annoncé vendredi la nomination de Marie Cheval à la tête de ses hypermarchés français. L'ancienne dirigeante de Boursorama avait été nommée il y a moins d'un an par Alexandre Bompard pour accompagner la transformation digitale du groupe.

C'est une nomination qui témoigne de l'importance accordée par Alexandre Bompard au numérique et au e-commerce pour relancer ses très grands formats, en perte de vitesse. Marie Cheval est une spécialiste du digital. Elle a dirigé Boursorama, la filiale de la Société Générale, pendant 4 ans. À 44 ans, elle remplace Alain Rabec qui, lui, quitte le groupe après y avoir travaillé pendant 15 ans. « Marie Cheval aura notamment la responsabilité de porter la transformation du modèle opérationnel et commercial des hypermarchés, qui constitue un enjeu majeur pour la réussite du plan de transformation Carrefour 2022 », indique Carrefour dans un communiqué.

Redresser enfin la performance des hypers

Car les très grands magasins, qui comptent pour près du quart du chiffre d'affaires de Carrefour, se sont laissés distancer par la concurrence féroce de Leclerc et sont menacés par les ambitions d'Amazon. Leurs contre-performances ont encore fait chuter de 45% le résultat opérationnel du premier semestre en France et les investisseurs estiment que seul un retour à une dynamique positive permettra au distributeur de sortir de l'ornière. Le groupe est toutefois parvenu à préserver sa marge au premier semestre grâce à des économies de 520 millions d'euros, sur un total de 2 milliards prévus dans le cadre de son plan de transformation. Mais clairement, le succès du plan de transformation présenté en janvier dernier par Alexandre Bompard dépend de sa capacité à relancer justement ces hypermarchés.

Développer l'omnical, principal défi

Et lors de la présentation de son plan stratégique en janvier dernier, Alexandre Bompard l'avait martelé : ce redressement passera par le développement de l'omnicanal. « La mise en place d'un écosystème omnicanal est une condition indispensable à notre croissance future », avait-il déclaré. « Le client doit être dans un même univers, qu'il soit en ligne ou en magasin. C'est comme ça qu'il devient plus fidèle ». Le patron du groupe avait alors annoncé un investissement de 2,8 milliards d'euros d'ici 2022 dans le digital. « Cela représente 560 millions d'euros par an. C'est six fois plus qu'aujourd'hui », avait insisté Alexandre Bompard. Neuf mois plus tard, les choses avancent. Un portail e-commerce unique fait son chemin, avec par exemple déjà Carrefour.fr, en lieu et place de la marque Ooshop, appelée à disparaître. Les ouvertures de drives se multiplient. Les magasins deviennent des points de click & collect... Surtout, Carrefour a annoncé en juin dernier un partenariat d'ampleur avec Google. « D'ici début 2019, les utilisateurs français pourront effectuer leurs courses, dont les achats alimentaires, que ce soit via l’enceinte connectée Google Home, ou via l'Assistant Google depuis leur téléphone portable, ou enfin sur le Web via la nouvelle interface du site Google Shopping en France, et ainsi se faire livrer à domicile ou récupérer les marchandises en magasin », expliquait l'enseigne. La transformation digitale au plus près du terrain.

La rédaction avec Reuters