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Les ambitions de Carrefour dans la VOD

Carrefour veut se différencier en proposant à ses clients qui achèteront des supports vidéo physiques en magasins de télécharger gratuitement la copie numérique du film ou série acheté, grâce au standard Ultraviolet.

Carrefour veut se différencier en proposant à ses clients qui achèteront des supports vidéo physiques en magasins de télécharger gratuitement la copie numérique du film ou série acheté, grâce au standard Ultraviolet. - AFP Fred Tanneau

Sur un marché encombré, le 3e vendeur en France de DVD tente de réconcilier les ventes de contenus vidéos physiques et dématérialisés.

Que vient faire Carrefour avec son service de diffusion et de téléchargement de films et séries en ligne, sur un marché déjà encombré par les opérateurs (Orange, Numericable) ou les diffuseurs (Canal+, TF1) ? Le nouveau service, sans engagement, a été lancé sur la plateforme Internet, le site Nolim.fr, sur laquelle le groupe commercialise depuis un an des livres au format numérique. Son catalogue de contenus vidéos comprendra, dans un premier temps, 3.000 références.

"Cette nouvelle offre s'inscrit dans la stratégie digitale de l'entreprise, qui mise sur la complémentarité de nos canaux de distribution" explique Noël Prioux, le directeur exécutif de Carrefour France.

Le 3e distributeur en France de DVD

Carrefour est en effet le troisième distributeur de supports vidéo physiques en France, avec 7 millions de DVD et Blu-ray vendus. Or il entend, avec la VoD, juguler la dégringolade de ce marché, qui a encore baissé de 14% en 2014, selon les données du Centre national du Cinéma (CNC). Autrement dit, le géant français met sa plate-forme Internet de VoD, au service de sa stratégie multicanal.

Comment ? En devenant le premier acteur français à miser sur le standard UltraViolet (issu d'un consortium auquel participent des majors comme Sony ou Warner Bros) qu'ont déjà adopté d'autres géants américains de la grande distribution comme Walmart ou Target.

Quel avantage pour les clients ?

Un coupon avec un code UltraViolet, placé dans la boîte qui contient le support vidéo physique acheté en magasin, permet à l'acheteur d'obtenir gratuitement la copie privée numérique du film ou de la série achetée. Autrement dit, le système permet aux consommateurs d'être autorisés automatiquement à bénéficier d'une copie privée dématérialisée de leur achat en boutique, à la maison.

Les tarifs proposés pour la VoD débutent à 1,99 euros pour la location et 4,99 euros pour l'achat de films que l'on pourra visionner sur tous supports. Le distributeur français "dispose d'une grande force de frappe et d'une expertise dans la distribution de vidéos mais il va devoir faire un grand effort de pédagogie pour expliquer le standard Ultraviolet" aux consommateurs, estime Thibault Valès, consultant senior pour le cabinet NPA Conseil.

Frédéric Bergé