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Ce projet d'avion européen qui mettrait Paris à 4 heures de Sydney

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Financée par l'Agence Spatiale Européenne, une entreprise britannique développe un moteur qui pourrait équiper un avion capable d'atteindre cinq fois la vitesse du son.

Près de 6.200 km/h! C'est la vitesse de croisière que pourrait atteindre cet avion. Un "méga-concorde" capable de parcourir les 17.000 kilomètres séparant Sydney de Paris en moins de 4 heures (phases de décollage et d'atterrissage comprises). A l'origine de ce nouveau projet d'avion de ligne hypersonique on trouve une société britannique. Basée à Oxford, Reaction Engines a développé une turbine combinant les deux technologies nécessaires pour atteindre la vitesse hallucinante de 5 fois la vitesse du son: le moteur à réaction des jets et le système de propulsion utilisé pour les fusées. Comme sur un jet, le moteur récupère l'air de l'avant pour le propulser vers l'arrière. Et comme sur une fusée, il utilise un combustible pour augmenter la poussée.

Et le projet est pris très au sérieux par le monde de l'aéronautique. L'Agence Spatiale Européenne vient ainsi d'investir 11 millions de dollars dans cette start-up anglaise. Le gouvernement britannique via notamment son agence spatiale nationale avait déjà financé le projet à hauteur de 66 millions de dollars. Reaction Engines qui travaille déjà avec le géant BAE Systems va pouvoir accélérer la cadence. Elle compte ainsi tester son moteur d'ici 2020. 

Pour faire partie des privilégiés embarquant parmi les premiers dans cet avion ultra-rapide, il faudra sans doute se montrer patient. La société britannique s'est contenté, pour le moment, de dessiner cet avion baptisé "Lapcat". Il serait équipé de quatre propulseurs. Aspect essentiel dans la conception de tels avions, la motorisation n'est néanmoins pas le seul problème à régler. Pour atteindre Mach 5, les contraintes techniques sont immenses.

Deux écueils paraissaient notamment difficilement surmontables: le bruit assourdissant lors du passage du mur du son (en partie à l'origine de l'échec commercial du Concorde avec la consommation de carburant) et la chaleur extrême liée au frottement de l'air. C'est sur quoi travaillent d'ailleurs des sociétés comme Antipode à l'origine de cet engin extravagant.

Avant de produire des avions de ligne grand public, la société pourrait d'abord mettre au point une version exploitable par les agences spatiales. C'est d'ailleurs cet aspect qui intéresse l'ESA. Un tel engin pourrait permettre de lancer des satellites à moindre coût. A la différence des fusées, il serait réutilisable.

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Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco