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Energie

Ces innovations qui pourraient rendre l'air de Paris plus respirable

Les pics de pollution se multiplient dans les grandes métropoles. Pour tenter d'en limiter les effets sur la population des entreprises innovent pour rendre l'air plus pur.

Le pic de pollution atmosphérique qui frappe Paris et sa région -le plus intense et le plus long depuis au moins 10 ans- est "dû à une recrudescence d'émissions de particules liées au chauffage au bois et au trafic routier, conjuguée à la prolongation de conditions météo favorables" indique Airparif, l'organisme régional chargé de la surveillance de la qualité de l'air.

La capitale française, et son agglomération, est loin d'être la seule métropole au monde concernée par ce phénomène. La majorité des grandes villes mondiales (Pékin, Mexico, Rio, ...) est régulièrement confrontée à ce problème. Des ingénieurs ont donc mis au point des solutions permettant d'atténuer ses effets sur les populations. 

  • Des matériaux "aspirateurs de pollution" 

Des entreprises du BTP tentent désormais de calquer leurs technologies sur le principe de la photosynthèse des plantes. Les matériaux développés tendant à absorber du dioxyde de carbone et à rejeter de l'oxygène. 

À Mexico (Mexique), les autorités locales ont décidé de tester des "murs mangeurs de pollution". Comme l'indique Anthony Morel, "ils sont capables d'avaler les éléments toxiques et de les recracher sous forme inoffensive." En pratique, les bâtiments sélectionnés sont recouverts d'un ciment biodynamique composé de dioxyde de titane. "Lorsque cet élément chimique est en contact avec la lumière, il se met à filtrer les particules polluantes, les saletés contenues dans l'air pour les transformer en sel et en eau." explique notre journaliste dans sa chronique Culture Geek.

La façade d'un hôpital public a été recouverte de ciment biodynamique. Cette résille de 2.500 mètres carrés de béton dépolluant, véritable signature architecturale, permet d'absorber, selon ses concepteurs, la pollution générée par un millier de véhicules. 

  • Une tour de dépollution

En Chine, où 1 décès sur 6 est imputable à la pollution, plusieurs grandes villes ont décidé de s'équiper d'un exemplaire de la "Smog Free Tower".

Pékin a été la première ville a disposer, fin septembre, de cette installation conçue par l'artiste néerlandais Daan Roosegaarde. Ce bâtiment de 7 mètres de haut permet de traiter 30.000 mètres cubes d'air par heure en aspirant environ 75% des polluants présents dans l'atmosphère, notamment les particules fines PM2,5 et PM10 particulièrement dangereuses pour la santé.

Mieux, ce purificateur d'air géant est aussi capable de produire des bijoux. 1.000 mètres cubes d’air traité permettent de produire une bague. Toutes les 24 heures, 720 petits blocs de particules servant à fabriquer ces bijoux sortent de cette mini-usine. Séduites par ce concept, plusieurs autres villes chinoises ont demandé a tester la Smog Free Tower. L'installation voyagera donc prochainement à travers le pays. 

  • Des textiles connectés pour se protéger 

En France, la start-up Wair -qui n'appartient pas au secteur du BTP- mise plutôt sur le textile pour faire changer les comportements. Ses équipes ont mis au point "une écharpe connectée anti-pollution", particulièrement dédiée aux cyclistes qui, en ville, se retrouvent à respirer les gaz d'échappement. 

Ce foulard qui contient un filtre à air et un mini-ventilateur est relié à un capteur électronique. Ce dernier analyse en temps réel le niveau de pollution. "Lorsque l'utilisateur se trouve dans un endroit particulièrement pollué, l'écharpe se met à vibrer et envoie une notification sur le smartphone de son propriétaire l'incitant à mettre le masque sur son nez ou à éviter tout effort physique intense" précise Anthony Morel. 

A.M. avec Anthony Morel