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Ces milliardaires qui lorgnent la high tech européenne

PCCW, groupe de Hong Kong présidé par Richard Li, avait envisagé le rachat de 49 % de Dailymotion mais il a fini par renoncer.

PCCW, groupe de Hong Kong présidé par Richard Li, avait envisagé le rachat de 49 % de Dailymotion mais il a fini par renoncer. - AFP Mike Clarke

Fortune faite dans leur pays d'origine, ces milliardaires versés dans les télécoms et l'Internet, visent l'Europe et sa kyrielle d'opérateurs et de start-up à fort potentiel.

Le marché unique européen pourrait se faire avec la participation de puissants acteurs, venus hors des frontières du Vieux continent. Coup sur coup, il n'est pas fortuit qu'un opérateur mobile britannique (O2) et qu'une pépite de l'internet française (Dailymotion) aient suscité, début 2015, les appétits de grandes fortunes venues d'Asie.

L'opération la plus symbolique concerne la vente au conglomérat hongkongais Hutchison Whampoa de l'opérateur britannique mobile O2 pour 14 milliards d'euros. Ce groupe asiatique est dirigé par un magnat asiatique de 86 ans, Li Ka-Shing. Connu pour son sens aigu des affaires et sa propension à investir exactement au bon moment, le multimilliardaire hongkongais fait son marché en Europe où il possède déjà plusieurs opérateurs mobiles sous la marque Three, déclinée dans plusieurs pays (Irlande, Italie, Suède, etc...).

Les "pépites" high tech européennes cèderont-elles aux milliards venus d'ailleurs ?

Venus faire leur marché dans une Europe ouverte, bien qu'encore "balkanisée", ces milliardaires apportent aussi des fonds et des perspectives de développement mondialisée aux start-up technologiques à fort potentiel.

Le groupe PCCW, présent dans les télécoms et les médias, est "un acteur puissant qui peut nous donner un accès au marché chinois", avait relevé le PDG d'Orange Stéphane Richard à la mi-mars 2015. Il justifiait ainsi les négociations rendues publiques avec ce groupe dirigé par Richard Li (fils de Li Ka-Shing) en vue de lui céder 49 % de Dailymotion.

Mais, Emmanuel Macron n'a pas vu d'un bon oeil ce rapprochement éventuel. Le ministre préfèrerait la recherche d'un partenaire européen pour cette "pépite" française de l'Internet. Finalement, ce lundi 6 avril 2015, le groupe de hong kong a renoncé à poursuivre ses pourparlers avec Orange.

Cette contestation officielle illustre aussi les leviers de bouclier éventuelles que ne manqueront pas de susciter, sur notre continent, les ambitions grandissantes des magnats non-européens des télécoms et de l'internet. 

Frédéric Bergé