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Ces minibus sans chauffeur roulent chaque jour pour EDF

Avec 220 ha et 2,5 km porte à porte, la centrale nucléaire EDF de Civaux se dote de véhicules 100% autonomes qui transportent des salariés sur le site en remplacement du bus diesel classique.

Avec 220 ha et 2,5 km porte à porte, la centrale nucléaire EDF de Civaux se dote de véhicules 100% autonomes qui transportent des salariés sur le site en remplacement du bus diesel classique. - Navaya-EDF

"Six véhicules autonomes "made in France" transportent en circuit fermé les employés d'une centrale nucléaire EDF. Ce service interne de navette électrique remplace un bus diesel, avec 30% de gains de coût d'exploitation.  "

La voiture électrique sans chauffeur "made in France" est une réalité chez EDF. Tous les jours, six minibus autonomes se relaient de 4 heures du matin jusqu'à 22 heures, pour transporter les employés de sa centrale nucléaire de Civaux dans le département de la Vienne (86).

La société française Navya fournit six navettes électriques ARMA à l'entreprise publique qui les utilise en circuit fermé à l'intérieur de ce site immense, de 220 hectares et 2,5 kilomètres de porte à porte. La centrale nucléaire s’apparente à une véritable petite ville où travaillent plus de 1.100 personnes à l’année.

Alors que l'ancien bus passait toutes les 15 minutes, ce nouveau service de navette sans chauffeur assure une fréquence de passage inférieure à 5 minutes, aux heures de pointe d'arrivée et de sortie des employés du site.

Un transfert de compétences est prévu entre Navya et Transdev

Navya, qui a levé 4,1 millions d'euros en janvier 2016, fournit les véhicules et son allié, Transdev (filiale de la Caisse des Dépôts et de Veolia), assure le service. Ces minibus 100% électriques et climatisés remplacent un bus diesel précédemment exploité par ce spécialiste des transports publics. 

Les deux sociétés sont alliées dans un GME (groupement momentané d'entreprise) avec à la clé un contrat de prestations facturées au groupe EDF. Les véhicules ont été financés par Transdev. "Pour ce premier déploiement, Navya effectue les prestations de supervision et de maintenance. A terme, l’accord prévoit un transfert de connaissances pour ces deux prestations" explique Christophe Sapet, président de la jeune entreprise.

Pour EDF, le gain de productivité lié aux navettes est de 3 millions d'euros l'an

Pour rouler, les minibus ne nécessitent pas d'infrastructures au sol sur site. Ils se guident grâce à leurs systèmes informatiques et de vision embarqués : capteurs, GPS, caméra. Leur autonomie les autorise à regagner seuls leur zone de recharge par induction, soit une exploitation réellement en mode 100% autonome. C'est leur système informatique de pilotage qui assure une fréquence de passage plus élevée aux heures de pointe et moindre, le reste de la journée.

EDF estime à 3 millions d'euros par an les gains de de productivité induit par la meilleure optimisation du passage des navettes, évitant aux salariés de trop attendre leur transport.

Une expérimentation aura lieu en Suisse sur route ouverte

De son côté, Christophe Sapet estime que sur des durées de l’ordre de 5 à 7 ans, ses véhicules autonomes génèreraient des économies de coûts de fonctionnement de l’ordre de 25 à 30%. Pour le président de Navya, ces économies portent sur la maintenance, la consommation d’énergie et les coûts salariaux (des chauffeurs), sans parler de la réduction des émissions de CO2.

Ce n'est pas le seul contrat signé par la start-up française. Le groupe suisse Car Postal s'apprête à expérimenter ses navettes électriques autonomes sur route ouverte (et non plus en circuit fermé) dans le centre ville de Sion, au cours des prochaines semaines.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco