Ces proches d’Obama partis faire carrière dans la Silicon Valley
À quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, les membres de son administration cherchent des voies de reconversion, et une nouvelle carrière dans les grandes entreprises de la Silicon Valley s’ouvre à eux. Le dernier recrutement en date concerne Rachel Racusen. Jusque là, elle s’occupait de la communication de Barack Obama, mais depuis quelques semaines, elle a pris la tête de celle de Snapchat. Elle remplace Jill Hazelbaker, ex-directrice de la communication de la campagne de John McCain qui, elle, a rejoint Uber.
Rachel Racusen n’est pas la première à entamer une nouvelle vie en passant du public au privé. Avant elle, Jay Carney, ex-responsable des relations presse d’Obama qui avait postulé pour aller chez Apple, avait finalement rejoint Amazon. Apple a tout de même recruté Lisa Perez Jackson qu’Obama avait mise à la tête de l’Agence américaine de protection de l’environnement.
Il y a eu aussi Dan Pfeiffer, surnommé "l’homme qui a l’oreille d’Obama", qui travaille désormais pour la plateforme de crowdfunding GoFundMe. Chez Facebook, on trouve Marne Levine, ancien chef de cabinet au Conseil économique national. Sans oublier David Plouffe qui a plongé chez Uber. Cette liste ne va pas s’arrêter là. Selon le Washington Post, la grande migration aura lieu en janvier.
Obama soutient la tech envers et contre tous
Le lien entre l’administration Obama et les "techs" ne s’est pas fait en un jour. Barack Obama s’est lié aux dirigeants de la Silicon Valley dès sa première campagne présidentielle en 2008. En 2011, il a organisé ce déjeuner devenu célèbre avec les principaux patrons de la Silicon Valley pour rendre hommage à Steve Jobs, qui décédera quelques mois plus tard. De cette réunion, rien n'a jamais fuité, hormis quelques images diffusées par la Maison Blanche.
En Californie, Obama est perçu comme le premier président à avoir réellement compris la puissance des nouvelles technologies, qu'elle soit financière ou sociétale. Ce lien ne s’est jamais rompu comme le montrent les interventions du président américain dans le procès qui oppose encore Apple à Samsung, son soutien à la neutralité du Net en s’opposant aux géants américains des télécoms, ou son opposition à la Commission Européenne qui réclame des comptes aux GAFA sur leur stratégie d’optimisation fiscale.
Si la situation n’est pas propre aux États-Unis, les Américains l’assument parfaitement. En Europe, le passage de plusieurs commissaires européens, Nelly Kroes chez Salesforce -comme Colin Powell- ou José Manuel Barroso qui est allé rejoindre Goldman Sachs interroge toujours, même si la commission éthique de l’Union européenne n’a rien trouvé à redire. Chez Goldman Sachs, Barroso est allé retrouver Peter Openheimer, le directeur financier d’Apple à l’époque de Steve Jobs devenu en 2014 l'un des patrons de la banque américaine, qui a mis au point un système d’optimisation fiscale désormais adopté par tous les géants du Net.
Obama ira-t-il rejoindre l'une des grandes entreprises californiennes? Il ne le dit pas, mais, comme l'a relevé le site Bilan, il a récemment indiqué à Bloomberg qu'une nouvelle carrière dans le capital risque n'était pas exclue. Obama investisseur 2.0? C'est possible.