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Cet ancien pilote veut devenir un champion de la pharmacie en ligne

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Après une carrière de pilote automobile, Nicolas Métairie a lancé en 2014 Pharmarket, une pharmacie en ligne avec le partenariat des pharmaciens. Cette année, sa start-up a réalisé une levée d’un million d’euros.

Nicolas Métairie est PDG de Pharmarket, un site de vente de produits parapharmaceutiques et de médicaments sans ordonnance. Pour le jeune dirigeant, il a 28 ans, c’est une seconde vie. Avant de se lancer dans le e-commerce médical, il était pilote de course automobile. Après avoir remporté plusieurs victoires sur Audi ou McLaren GT, sa start-up a pris la ligne de départ en 2014. Cette année, il a réussi une levée de 1 million d’euros avec des investisseurs emblématiques. Parmi eux, plusieurs champions du sport, du e-commerce, du secteur médical et du droit : le basketteur Tony Parker, Laurent de la Clergerie (LDLC), Jean-Claude Labrune (Cegedim) et Régis Fabre (Baker&McKenzie).

A 28 ans, Nicolas Métairie entame déjà une seconde carrière. Après le sport automobile, le e-commerce de produits pharmaceutiques.
A 28 ans, Nicolas Métairie entame déjà une seconde carrière. Après le sport automobile, le e-commerce de produits pharmaceutiques. © Nicolas Métairie

"J’ai commencé le sport automobile à neuf ans et je n’ai pas arrêté pendant plus de dix ans, jusqu’à en délaisser mes études", nous a confié Nicolas Métairie. Et s’il a lancé Pharmarket, ce n’est pas parce que sa carrière battait de l’aile. "Hors saison, le sport automobile ne m’occupait pas à plein temps. Un proche, pharmacien, m’a demandé de réfléchir à l’avenir de sa profession et sur mon temps libre j’ai imaginé un concept de vente en ligne sans nuire à la profession". Et ce projet peut rapporter gros. En France, le marché des pharmacies pèse 40 milliards d’euros. Si 30 milliards concernent les médicaments vendus sous ordonnance -et donc impossibles à vendre en ligne-, les 10 milliards restants peuvent passer par le e-commerce.

Mais comme le rappelle Nicolas Métairie, Pharmarket n’a pas vocation à devenir le "Uber" du médicament. Il propose aux pharmaciens une solution clé en main pour vendre de produits parapharmaceutiques et de médicaments sans ordonnance. Lancé en 2014, Pharmarket rassemble désormais une centaine de partenaires. "Mon but est de créer une marque de pharmacie en proposant à ces professionnels des compétences dans le e-commerce et en organisant la logistique". Pour se rémunérer, pas de commission, c’est interdit par la loi. "Nous prenons des frais de gestion pour le service que nous proposons", indique le dirigeant. "Ils s’élèvent à 20% du prix de vente hors taxe".

La compétition s'intensifie dans le business des pharmacies en ligne

Les clients sont livrés chez eux par un réseau de transporteur, et à Paris, la start-up s’est associée au service de conciergerie Stuart pour une livraison en 30 minutes. Actuellement, le site fonctionne aux horaires traditionnels des pharmacies de quartier, mais d’ici l’automne prochain, il sera ouvert 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. "On ne choisit pas l’heure et le jour pour avoir mal à la tête ou pour être en panne de lait pour bébé", signale le dirigeant.

Si Pharmarket a été l’un des premiers à se lancer dans ce commerce en ligne, il est loin d’être le seul. En France, il y a 1001Pharmacies, DoctiPharma et même Leclerc, mais de l’autre côté de l’Atlantique, l'ombre d'Amazon plane déjà sur ce business comme le révélait récemment le site CNBC. Aux États-Unis, où le marché des médicaments sous prescription est réglementé, la vente de ceux qui n’exigent pas d’ordonnance représente 300 milliards de dollars. Le géant de l’e-commerce réalise actuellement des tests au Japon.

L’arrivée d’Amazon dans ce secteur inquiète-t-elle Nicolas Métairie? "Pas vraiment, d’abord parce que je suis habitué à la compétition, mais aussi parce qu’en France la réglementation de ce marché est très dure pour des raisons de santé publique. On ne trouve pas ces produits dans les supermarchés, même ceux en ligne", fait remarquer Nicolas Métairie qui signale que les commandes de Pharmarket passent toutes par un pharmacien diplômé qui dispose d’une officine, conformément à la loi.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco