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Cet ancien stagiaire qui va prendre la tête de Boeing

Dennis Muilenburg est entré chez Boeing en stage, en 1985.

Dennis Muilenburg est entré chez Boeing en stage, en 1985. - T.J. Kirkpatrick - AFP

L’avionneur américain a annoncé mardi que son PDG Jim McNerney allait abandonner la direction générale de l’entreprise. Dennis Muilenburg, son numéro deux actuel, va lui succéder.

Boeing a pris les marchés de court mardi en annonçant que son PDG Jim McNerney, 65 ans, allait céder la direction générale à compter du 1er juillet à Dennis Muilenburg, 51 ans, son numéro deux actuel et directeur des opérations.

Jim McNerney, qui a dirigé l’avionneur américain ces dix dernières années, restera toutefois président du conseil d'administration. Il est pour l'instant prévu qu'il continue d'exercer cette fonction après son départ à la retraite en février 2016, a précisé le groupe de Chicago.

"Afin d'assurer une transition fluide (...) Jim McNerney va rester employé de Boeing (...) et continuera à défendre des sujets importants pour les clients, les partenaires et les parties prenantes de Boeing aux Etats-Unis et dans le monde", écrit ainsi le constructeur aéronautique.

"La nouvelle génération des leaders est prête"

Dennis Muilenburg, qui a dirigé la division Défense, Espace et Sécurité de Boeing va rejoindre le conseil d'administration, mais l'avionneur ne dit pas s'il va en prendre la présidence lorsque Jim McNerney la cédera. "C'était le bon moment. Le conseil estime que la nouvelle génération des leaders est prête", a indiqué à l'AFP un porte-parole John Dern.

C'est une consécration pour ce diplômé en aéronautique et astronautique, entré chez Boeing comme stagiaire en 1985. Il en a vite gravi les échelons pour devenir aujourd'hui le dixième patron de l'histoire du constructeur aéronautique. Il a notamment travaillé sur le projet d'avion supersonique "High Speed Civil Transport".

Il coiffe des postulants en interne comme Raymond Conner, 60 ans, le patron de la division Aviation civile actuellement portée par la forte demande de la part des compagnies aériennes dans un contexte de chute des prix du pétrole.

Un groupe en bonne santé

Jim McNerney, qui passe le témoin, laisse un groupe en bonne santé. Sous son règne, les revenus ont quasi doublé, à près de 91 milliards de dollars en 2014. Le groupe a enregistré un bénéfice net de 1,33 milliard de dollars au premier trimestre pour un chiffre d'affaires de 22,15 milliards (en hausse de 8%). Le carnet de commandes s'élevait à la fin du trimestre à 495 milliards de dollars, dont 5.700 appareils civils à produire, soit environ huit ans de production assurée au rythme actuel.

Il a aussi amélioré les marges du groupe en insistant sur la réduction des coûts. Celles-ci tournent autour de 10% quand le rival Airbus est à entre 6 et 7%. Jim McNerney, qui lorgnait sur la direction de General Electric avant de se rabattre à contrecoeur sur Boeing, est aussi crédité d'avoir signé de contrats à long terme avec les syndicats.

Reste une tâche: l'avion de nouvelle génération 787 "Dreamliner", dont le développement a coûté quelque 50 milliards de dollars d'après les calculs des analystes. Entré en service fin 2011 il a accumulé les problèmes, notamment d'incendies de batteries, au début de sa commercialisation et reste confronté à une hausse de ses coûts de production censés pourtant diminuer lorsqu'un appareil a atteint sa pleine phase de production. 

Y.D. avec AFP