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Cette appli peut faire mal à Orange, Free, Bouygues, SFR et... Skype

Avec WhatsCall, pas besoin d'argent pour les appels internationaux. Il faut donner un peu de son temps.

Avec WhatsCall, pas besoin d'argent pour les appels internationaux. Il faut donner un peu de son temps. - Wang Zhao - AFP

WhatsCall propose de passer gratuitement des appels à l’international vers les appareils fixes et mobiles. Le destinataire n'a même pas besoin de s'enregistrer ni de télécharger une appli.

Le modèle Skype va-t-il prendre un sérieux coup de vieux avec le lancement de WhatsCall? C’est plus que possible, mais cette application, qui arrive en France, pourrait aussi déstabiliser un peu plus nos quatre opérateurs téléphoniques traditionnels.

Développée par Cheetah Mobile, une entreprise cotée au Nasdaq depuis 2014, WhatsCall propose de passer gratuitement des appels téléphoniques vers 230 pays du monde. Ces appels concernent aussi bien les réseaux fixes et mobiles et pour recevoir un appel, même pas besoin d’avoir téléchargé une appli, comme c’est le cas avec Skype ou WhatsApp.

Bénévolat, altruisme? Rien de tout cela, évidemment. En fait, pour appeler à l’international, WhatsCall passe par les réseaux RTC des opérateurs téléphoniques, ce qui a un coût. Pour amortir ces frais, le client devra se soumettre à quelques exercices pour obtenir les crédits nécessaires pour les appels internationaux.

La chasse aux crédits est ouverte

Il en obtient un millier en s'inscrivant et une centaine en se connectant régulièrement, en visionnant des publicités, en répondant à des enquêtes ou en incitant ses contacts à télécharger l’application. Il n’y a donc pas d’échange monétaire au sens strict du terme, mais il faudra donner de son temps pour bénéficier des appels gratuits. À titre d’exemple, un appel vers les États-Unis représente 120 crédits par minute.

Pour David Wu, vice-président du marketing de Cheetah Mobile, il s’agit avant tout de répondre à une situation tarifaire qui lèse ceux qui appellent souvent à l’étranger. "Le prix des appels à l’international sur les fixes et mobiles est exorbitant pour de nombreuses personnes", explique-t-il dans un communiqué en précisant que dans le monde, un tiers des possesseurs de smartphones n’ont pas accès aux réseaux (3G ou LTE) et que "71% de la population mondiale vit dans des zones rurales qui ne sont pas couvertes par les données mobiles".

Reste une crainte: celle de voir son numéro de téléphone circuler pour de la prospection commerciale ou des arnaques. Cheetah Mobile a prévu le problème et a complété son appli avec un système d’identification qui permet de scanner, d’identifier et bloquer les appels indésirables.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco