BFM Business
Culture loisirs

L'autre vieille dame qui hante Stéphane Courbit

Ce restaurant de piste était détenu et dirigée par une figure locale, Yvette Saxe, âgée de 67 ans

Ce restaurant de piste était détenu et dirigée par une figure locale, Yvette Saxe, âgée de 67 ans - Le Châlet de pierres

L'homme d'affaires a racheté en 2010 un restaurant de luxe au pied des pistes. Mais un conflit sur le prix de vente est apparu avec les anciens propriétaires, la famille Saxe, qui l'attaque en justice.

Après quatre ans de tourments, Stéphane Courbit a enfin tourné la page de l'affaire Bettencourt. L'homme d'affaires n'a pas fait appel de sa condamnation à 250.000 euros d'amende pour "abus de faiblesse" vis-à-vis de Liliane Bettencourt.

Mais une autre vieille dame le tourmente. Il s'agit d'Yvette Saxe (68 ans), figure locale de Courchevel, où elle est conseillère municipale.

Le Lip de Courchevel

Surtout, Yvette Saxe a longtemps dirigé un restaurant au pied des pistes, le Châlet de pierres. Ce restaurant du luxe, qui assure être "très couru par la jet set", est surnommé "le Lip de Courchevel". Les menus s'y étalent de 55 à 90 euros par personne. Avec ses 500 couverts, le restaurant génère plus de 3 millions d'euros de chiffre d'affaires par an, avec une marge opérationnelle d'une dizaine de pourcents.

La société exploitant le restaurant était détenue par la famille Saxe, qui l'a vendue mi-2010 à Stéphane Courbit. En effet, l'ancien pape de la télé-réalité s'est reconverti dans l'hôtellerie de luxe. Il a racheté cinq palaces, à Courchevel, Saint Tropez et Gordes, dépensant au total plus de 250 millions d'euros.

Conflit sur le prix

Cette vente valorise le Châlet de pierres à 17,2 millions d'euros, auxquels s'ajoutent 3 millions d'euros de travaux de rénovation. La famille Saxe a gardé (ou plus précisément racheté) 15% du capital, mais a octroyé à Stéphane Courbit une promesse de vente sur ces 15%.

Problème: le prix de vente de ces 15% n'est pas fixé à l'avance, mais doit être "égal à la valeur de marché, en tenant compte de la dette consolidée", stipule l'accord avec la famille Saxe.

Fin 2013, Stéphane Courbit propose de racheter ces 15% pour seulement 136.584 euros. il justifie ce faible prix par la dette importante qui doit être, selon les accords, déduite de la valorisation. Mais cela est contesté par la famille Saxe, qui a attaqué Stéphane Courbit devant le tribunal de commerce de Paris.

Une lettre qui arrive trop tard

Il y a un an, les juges consulaires ont rendu leur verdict, sans trancher la question du prix. Ils ont juste jugé invalide la proposition de rachat des 15% faite par Stéphane Courbit, car... elle était trop tardive: elle est arrivée par courrier le 3 janvier 2014, alors que l'option expirait le 31 décembre 2013... Un jugement qui a suscité l'ire de Stéphane Courbit, qui a fait appel. L'affaire est donc toujours en cours. 

En attendant, l'homme d'affaires a placé à la tête du restaurant une nouvelle patronne, Séverine Petilaire-Bellet (43 ans), et a rénové avec succès le chalet. 

Interrogée, Mme Saxe et la porte-parole de Stéphane Courbit se sont refusés à tout commentaire. 

Jamal Henni